Colombie-Octobre 2009-Medellin

Je rentre vers 18h et passe la soirée avec Gustavo et son colocataire en attendant mon bus qui part a 22h30. Le trajet passe vite. Ma voisine vient de Medellín, elle m'aide donc à chercher un hôtel dans le centre ville. J'en voit sur le chemin qui ont l'air un peu ghetto et donc pas cher, mais elle me déconseille car ce sont des hôtels à prostituées. Je vais donc dans un hôtel assez cher (10 euros la nuit) mais classe et tranquille. La journée ça va, mais je ne savais pas encore ce qui allait m'attendre le soir! J'arrive donc vers 9 heures, déjeune avec ma nouvelle amie colombienne et vais me coucher jusqu'à midi. Je pars ensuite visiter la ville: appareil photo et carte en main, un classique: place principale avec les statue que Botero a offert à sa ville, rues piétonnes, parcs, églises, intensité de la ville! Ça fait pas mal tiers monde ici! Je rentre donc le soir à l'hôtel, et ça craint dans mon quartier ! Je faisais pas le malin avec mon appareil photo dans le dos. Je marche vite, des prostituées m'accostent, des gars louche me demandent de l'argent...c'est une ambiance assez menaçant pour moi, grand « gringo » que je suis. Je rentre, lis et dors, j'ose même pas ressortir!

Le lendemain, Mercredi, je passe une journée intense: le matin je prend le MetroCable, c'est une ligne de métro téléphérique! La ville est dans une vallée, il y a donc des pans entier de montagnes remplis d'habitations. Ça fait vraiment bizarre, on se croirait au ski, sauf qu'en bas, c'est que des maisons, il y a pas de neige et il fait chaud. Très spécial! Le métro est très propre et respecté grâce a un concept mis en place par la ville la « cultura metro », des pamphlets sont distribués énumérant les règles à respecter (pas manger dans le métro...)
Puis je suis allé au musée sur la place principale où des nombreuses œuvres de Fernando Botero (celui qui fait des gros personnages) sont exposées. Il vient de Medellín. J'ai ensuite essayé de m'acheter des chaussures, car il y a un centre commercial avec plein de belles chaussures coûtant entre 20 et 30 euros, mais malheureusement, ils n'avaient pas ma taille. Les grande tailles qu'ils avaient sont toutes horribles! C'est dur d'avoir des grand pieds, je me souviens en Chine...
Je repars directement pour Guatape et la Piedra de Peñol, à une heure et demi en bus de Medellín, c'est une région magnifique, on passe dans de la nature montagneuse luxuriante pour y arriver (bananiers, campagne...) et on arrive dans une région envahie par l'eau. Une énorme pierre la surplombe, on peut monter en haut (un escalier a été construit) en environ 15 minutes. Du haut on voit un paysage impressionnant! J'étais seul, donc arrivé en haut, j'ai prit des photos, contemplé un peu le paysage, j'aurais aimé boire une petite bière. Voici donc un des inconvénient de voyager seul.
Puis j'ai prit une photo style avec une 4 ailes Renault tunée avant de me diriger vers le village de Guatape très coloré où règne une bonne ambiance. Voir ce genre de ville relax où il y aurait plein de choses à faire, ça donne envie de voyager longtemps en Colombie! Et de prendre le temps. Un voyage de 10 jours, c'est simplement du tourisme. Après avoir goutté à un vrai et long voyage, c'est très frustrant de survoler comme cela. Je rate un premier bus pour rentrer à Medellín, il est parti avant l'heure!! Du jamais vu encore...J'arrive donc à 19 heures, fatigué avec un petit mal de tête. Je pensais aller à Cali, la troisième plus grande ville du pays à 7 heures de route d'ici rejoindre son cousin le Jeudi, et reprendre un autre bus de nuit le soir pour rentrer à Bogotá le vendredi matin. J'essaie d'appeler Gustavo pour lui demander si son cousin sera là, mais il ne répond pas. Je prend alors la décision de rester une nuit de plus ici car ce serait bien trop fatiguant en fait d'enchainer deux nuits de suite dans un bus! Je suis intense quand je voyage, j'aime voir beaucoup de chose et ne jamais m'arrêter...mais là, je pense que ça ferait trop. D'autant plus que j'aimerais voir la maison où Pablo Escobar s'est fait tuer. Pour la trouver, je suis allé au point d'information le matin, et on a essayé d'appeler trois agences de voyage qui normalement organisent des tours (visite de la prison qu'il s'est faite construire, de la maison et divers autres choses...). En vain. Aucune ne répondent, ou le numéro est erroné...
Je me motive donc le lendemain à aller voir directement aux adresses que l'on ma donné. Je dois prendre le métro et m'éloigner du centre. Le gars du point d'information me dit que ça peut être dangereux. Je préfère laisser toutes mes affaires a l'hôtel, et surtout mon appareil photo (j'ai maintenant confiance en cet hôtel, j'ai parlé avec la femme de chambre qui a l'air honnête...c'est toujours la question: mes affaires sont-elles plus en sécurité avec moi ou dans la chambre d'hôtel? C'est la question la plus difficile à répondre en voyage!) Je descend à la station, monte dans un taxi et on cherche les agences, or aucune n'existe! En fait, apparemment le gouvernement interdit les tours à propos de Pablo Escobar. Je sympathise avec le chauffeur, et il me propose d'aller voir la maison ou il s'est fait tuer pour 15000 pesos (5 euros) alors pourquoi pas! Il me parle de tout le business de Pablo...il a l'air de s'y connaitre, dommage qu'il ai un accent de fou et que je comprenne rien a ce qu'il dit!! On arrive dans un quartier résidentiel et d'un coup il me montre un maison qui ne paie pas de mine et me dit « aqui esta », ça donne des frissons...La prison qu'il s'est faite construire est bien plus loin, à 45 minutes de la ville, et ça coute bien plus cher et ce n'est pas si impressionnant parait-il...alors j'y vais pas. L'après midi, je revois la fille du bus qui m'emmène dans un vieux village touristique qui surplombe la ville de Medellín, on profite du beau panorama de la ville. Puis à 15 heures, elle doit repartir, je vais me promener pour ma dernière journée en attendant de prendre le bus le soir. Je m'arrête boire un jus d'orange, il me propose un jus de Borojo très bon! Le vendeur est très sympa (environ 45 ans) et parle beaucoup, je m'arrête pour lui poser quelques questions sur ce qu'il a vécu au moment de Pablo Escobar et finalement je vais passer 3 heures avec lui! Il travaille avec un autre petit gars qui vend cigarette et bonbons aux voitures au feu...le pauvre, ça a l'air dur ce qu'il fait et il gagne vraiment pas grand chose! Son témoignage est poignant: il a eu des amis qui ont travaillé pour Pablo, mais beaucoup sont morts. Il a bien insisté sur le fait que pour lui, il est plus important de vire que de gagner de l'argent, il a donc toujours refusé de rentrer dans la mafia. Il me raconte que Pablo payait 1500 euros une personne qui tuait un policier et que à une époque, des bombes explosaient partout dans la ville! Il me montre même un bâtiment juste a coté qui était tout en vitre, et les 5 premiers étages sont maintenant en béton, c'est Pablo qui l'a fait exploser! Il me dit qu'il était une star pour les pauvres, il a éclairé tous les terrains de foot de Medellín et construit un quartier de 150 maisons qui s'appelle Pablo Escobar. Encore une fois, il ma vivement recommandé de ne pas sortir en ville après 9 heures du soir et m'a invité à revenir afin qu'il me fasse visiter. C'est ça de voyager pendant 10 jours seulement, j'aurais adoré visiter la ville avec lui et des quartier plus pauvres, mais pas le temps, quel dommage, je ne suis pas prêt d'y retourner en plus...Il me conseille des films documentaires comme Sicaro. J'achète 4 DVD qu'il ma recommandé dans la rue à des vendeurs qui on juste les boites et cachent leur stock.

Je rentre ensuite dans mon quartier vraiment ghetto. J'avais repéré un autre hôtel deux fois moins cher dans la journée, j'y retourne pour voir la chambre, il y a une pute devant, alors je fais demi tour et me résigne à repayer 10 euros pour cette nuit. Je ne sais pas dans quel autre quartier aller et je pars très bientôt, donc pas la peine, je vais endurer. Je vais m'acheter un petit truc a manger dans la rue et le vendeur me dit de faire très attention ici...Merci Monsieur, ça me rassure beaucoup. Je vais ensuite en métro à la gare routière pour prendre mon bus pour Bogotá : c'est très différent du Mexique: la compétition est féroce ici, je demande aux trois compagnie l'heure de départ et le prix et même la femme derrière le comptoir essaie de baisser le prix! Ça cri dans la gare, chaque voyageur se fait solliciter. Je n'ai pas croisé un touriste de tout ce voyage! Au Mexique en revanche, ce sont des compagnies sérieuses, qui partent toujours à l'heure, on va sagement acheter on billet au comptoir, aucune négociation possible.
Dans le bus, je suis assis à coté d'un Colombien sympa, je parle 2 heures avec lui. Il vient à Bogotá pour voir le concert de Dépêche mode. J'arrive à 4h30 du matin et file me recoucher. Ça fait du bien de rentrer au bercaille! Mais je perds pas de temps...je pars directement au réveil pour la lagune de Guatavita, une sorte de lac dans un cratère. Je pensais que c'était facile d'y arriver mais quelle mission: je me trompe de station de bus à Bogotá, je dois donc prendre un premier bus qui me dépose après une heure à une intersection au milieu de nulle part, j'attends 20 minutes le prochain bus. Je leur dit que je vais à Guatavita et non la lagune. Arrivé à Guatavita, je demande où est la lagune, il me répond que je dois reprendre ce bus dans le sens inverse, car c'était avant! J'attends 10 minutes et c^'est reparti dans l'autre sens! Il me dépose enfin au début d'une route de 7km qui monte à la lagune, sans bus! 7km=1h30 a pied, ça se fait. Je m'arrête manger quelque chose dans une maison champêtre, je me régale. Et je tente quand même de demander à une voiture de me monter. Réponse affirmative: je suis avec des grands parents et leur petite fille trop mignonne, trop gentils. J'arrive donc bien vite en haut et découvre ce lac vert foncé dans un cratère. Sympa! Mais maintenant il faut redescendre, sans bus!Heureusement, il y a une famille qui fait la visite en même temps et ils nous proposent de nous donner un lift (je suis avec un coupe Colombiano-argentin). Je rentre finalement vers 19h30 et je vais directement rejoindre Gustavo a un restaurant chinois ou je revois des Colombiens que j'avais vu 2 ans et demi auparavant en Chine! Très sympa.
Le lendemain matin, on part pour Villa de Leiva, une ville horriblement touristique. Nous allons en voiture avec la copine du cousin de Gustavo et le colocataire. Bon road trip ! On mange bien le midi et on arrive en fin d'après midi dans une jolie ville en pavés avec toutes les maisons blanche et des balcons en bois peints en vert. C'est le lieu de vacance de tous les habitants de Bogotá riches, il y a une grande place, des boutiques...j'aime pas trop cet endroit! Heureusement, on va visiter le lendemain des magnifiques cascades que la pluie nous empêche de découvrir complètement. On repars le lundi matin en bus pour ma dernière journée à Bogotá. Je reprend l'avion à 18h et arrive a Mexico à minuit et demi des souvenirs plein la tête!

Colombie-Octobre 2009-Bogota

Bref, après cette longue parenthèse, je prend un taxi en arrivant, et je demande au taxi d'appeler le colocataire de Gustavo, mon ami que j'ai rencontré en Chine 2 ans et demi plus tôt. Il rentre le lendemain à Bogotá, il est rentré une semaine dans sa ville natale de Cali. Le colocataire, Louis Carlos ne peut pas venir, alors il envoie un ami à lui, Carlos. J'attends 20 minutes, personne ne vient. Alors je vais dans un café internet pour attendre et appeler avec Skype. J'ai encore du mal à réaliser que je suis en Colombie! Après un vol si court, me voilà catapulté à Bogotá. L'adrénaline est là, quel plaisir de partir à la découverte de ce pays!
Finalement, il arrive, on monte a l'appartement qui est vraiment cool! Propre, beau...très agréable. Il mange son lunch puis on va se promener dans l'université nationale de Bogotá, la plus grande du pays. C'est vraiment intéressant: c'est une université publique, alors il y a toutes les classes sociales du pays. Et la majorité des gens qu'on y voit sont assez hétéroclites (dread locks, style particulier...) bonne ambiance, tout le monde s'amuse, mais ça fait un peu ghetto pour une université: il y a des tags sur presque tous les murs! Il y a aussi des stands de téléphones portables : un gars vient avec 8 téléphones portables, il les accroche avec une corde à un arbre, et les gens peuvent venir faire un appel pour 100 pesos ou 200. J'ai jamais vu ça! Le gars loue des téléphones portables! Et on retrouve ces mini stands (parfois c'est seulement une personne avec 4 téléphone dans le poches) partout dans le pays.
La monnaie ici est le pesos (comme au Mexique) , mais le taux de change est fou : 2800 pesos=1 euros!! Ça fait donc bizarre de toujours payer genre 5000 pesos , 10 000 pesos! Autant dire que je suis riche ici, la vie est bien moins chère qu'au Mexique.
On se boit un café en haut de l'édifice le plus neuf du campus qui offre une belle vue sur l'université et la ville. On sent vraiment que ce lieu a une âme.
Je suis vraiment fatigué alors on rentre a l'appartement, la veille à Cholula, je suis sorti et j'ai du prendre le bus qui m'emmène à l'aéroport a 3h15 du matin, j'ai donc pas dormi de la nuit. On va faire quelque courses: bière, fromage, pain et jambon pour manger à l'appartement en attendant le Louis Carlos qui est au travail. Voir un supermarché est toujours intéressant: Carlos me montre les alcool typique, le fameux Aguardiente, a 33% d'alcool, il se boit pure et est à base d'anis. On se fait un beau plateau de fromage, mais j' avoue que ils se ressemblaient tous: pâte dure, et le même gout plus ou moins, très loin de l'incroyable St Felicien!
  Carlos est très cultivé: il a 25 ans, il est gay (je m'en doutais un peu, puis il me l'a confirmé) il étudie l'allemand à fond, la culture, la politique allemande. Il rêve d'aller en Europe mais il a pas la chance d'avoir de l'argent pour. La seul solution, être « au pair » en Autriche! Il espère donc pouvoir partir bientôt. Il me parle de la politique en Colombie (il déteste le président actuel de droite libérale, comme beaucoup de jeunes ici), du trafic de drogue (il serait pour la légalisation), de la musique colombienne, bref, j'apprends beaucoup de chose, en parlant espagnol.
Le colocataire arrive, on regarde la télé: une émission avec le président de la Colombie, justement, c'est son second mandat, il est de la "ultra derecha", extrême droite, il encourage le business a fond, est riche et s'en fout de tout, grossomodo. Il le déteste...et je le comprend! Il encourage l'armée américaine à construire des bases en Colombie, par exemple.

Le lendemain matin, Samedi, Carlos prépare un bon petit déjeuner (œuf brouille, fromage...et bon lait au chocolat!), on se prépare pour aller en ville et visiter le centre ville avec Carlos, mon guide personnel, c'est donnant donnant: il me fait visiter et je lui paie tout: il a pas la chance d'avoir de l'argent en ce moment... Objectif : monter en haut de Moncerrate, une colline qui surplombe la ville de Bogotá. On marche pendant que Carlos me raconte des histoires et m'explique qu'ici, la ville est classée par strates: de « estratado 1 » , le pire à « estrato 6 » la meilleure. Cela permet de fixer des prix pour les services publiques (eau, électricité...) de manière plus juste. Autant dire que dans une zone 1, il ne fait pas se promener la nuit ou même le jour avec un appareil photo autour du cou! Je trouve quand même celui peu politiquement correct de juger comme cela...Bref, je viens de regarder une carte de la répartition des revenus a Bogotá: la strate maximum est 355 euros de revenus par mois et plus et la moins haute est moins de 90 euros! Ça laisse imaginer le niveau de la vie ici.
Nous montons donc dans un téléphérique qui nous emmène à l'église perchée en haut du Moncerrate. La vue est haut est captivante! On y voit tout Bogota: c'est énorme! Je prête ma petite camera à Carlos alors que j'ai prit mon gros appareil: je dois tout de même être vigilant.
On visite ensuite le quartier où habite le président, et ou se trouvent toutes les instances gouvernementales, Carlos est parano avec ma grosse camera(mais peut-être a t-il raison?): deux fois il voit des gars louche. La première fois, un gars vraiment chelou vient me parler, me demande de l'argent, puis il part en courant. Carlos pense qu'il est parti chercher du renfort, alors on part vite. La seconde, on croise un groupe de jeunes, puis on descend un peu plus la rue, un autre jeune me voit avec ma camera, il siffle pour appeler ses amis. Carlos a encore peur et on part vite. On était dans le quartier de la Candelaria , le quartier historique situé en plein centre ville qui a été préservé de la destruction lors de La Violencia, période de guerre civile en Colombie qui dure de 1948 à 1960. L'élément déclencheur est l'assassinat du leader libéral Jorge Eliécer Gaitán. La mort violente de cet éminent dirigeant du Parti libéral (la gauche colombienne) , souvent taxé de populisme et dont la popularité effrayait autant les responsables du Parti conservateur qu’une frange non marginale de sa propre faction, provoque des émeutes d’une violence déchaînée dont l’histoire colombienne se souviendra sous le nom de « Bogotazo ». Ce conflit provoque la mort de près de 300 000 colombiens sur une population estimée à 15 millions d’habitants (2%). Il s’agit certainement là de l’un des plus violents conflits politiques de l’histoire du pays et d’une période excessivement traumatisante pour le peuple colombien. La Violencia est à plus d’un titre une époque clé pour comprendre le développement du conflit actuel.
Tout d’abord, elle provoque la renaissance de mouvements guérilleros de gauche, libéraux puis communistes. C’est de l’époque de la Violencia que date l’apparition des milices d’autodéfense paysanne modernes établies pour lutter contre les exactions des militaires et des groupes armés conservateurs, milices qui donneront postérieurement naissance, entre autres, aux Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC).

Aujourd'hui, la Candelaria est le plus beau quartier de Bogotá avec ses maisons à balcons souvent rénovées par des artistes et ses édifices coloniaux convertis en musées. Plantée en pleine montagne sur les flancs du Monserrate, c'est une oasis de tranquillité avec ses rues étroites, il y a de la police partout. Mais j'avoue que quand il fait nuit, c'est pas rassurant.
On rentre à l'appartement et attend Gustavo mon pote que j'avais rencontré en Chine. Je l'avais rencontré juste à son arrivée en Chine, j'étais en quelque sorte son parrain (pour reprendre son expression): il ne parlait pas Chinois du tout, ne connaissait rien. Je lui ai donc fait découvrir un peu la ville de Tianjin. J'essaie donc de parler chinois un peu avec lui, et c'est incroyable, il a tellement progressé! Il y est resté deux ans prenant des cours et travaillant. Il avait une copine chinoise et ne parlait jamais anglais!! Je suis vraiment impressionne par son niveau...Je comprend pas ce qu'il me dit...je pense qu'on va plutôt se parler espagnol!On commence donc a boire l'apéro et se rappeler les bons souvenirs. On s'entend vraiment bien encore, et on parle que en Espagnol! Je suis vraiment satisfait de mon niveau et de ma progression, je comprend assez bien et arrive à m'exprimer, tellement mieux qu'au début! On sort dans un bar le soir, et rentre à 3 heures après avoir mangé un Arepa, une galette de mais qui se trouve partout en Colombie..
Le lendemain, c'est dimanche: journée au ralenti. On mange dans un excellent restaurant paisa, adjectif qualifiant les habitants de Medellín. Je sais déjà que le week-end prochain avec Gustavo, on va à Villa de Leiva, un village à trois heures de Bogotá, je dois donc trouver un programme pour la semaine à venir, je suis seul, j'ai pas de Lonely Planet, je dois donc me renseigner auprès des gens. Je met du temps à me décider entre les deux plus grandes villes du pays: Medellín et Cali. Certains me conseillent le premier, d'autres le second. Les deux villes se situent a environ 8 heures de bus de Bogotá. Finalement, après longue réflexion, j'opte pour Medellín, ville de Fernando Botero et Pablo Escobar.
Je vais donc prendre un bus de nuit Lundi soir. En attendant je sais pas encore ce que je fais Lundi. Je pensais aller à la cascade de Tequendama, mais je viens de voir qu'il y a une cathédrale de sel très connue à Zipaquirá. Je sais pas quoi choisir...une cascade, une cathédrale? Cette cathédrale est considérée comme la première merveille de Colombie, et des cascades, j'en ai déjà vu beaucoup...ma décision est prise!
Je suis bien installé dans le salon, c'est très confortable. Gustavo et son colocataire sont partis se coucher tôt, vers 23 heures, il  m'a laissé son ordinateur, j'ai internet, je suis vraiment bien posé ici! L'eau du robinet se boit car on est tout près de montagne qui ont des sources d'eau. Mais j'avoue que l'eau a quand même un goût bizarre. J'ai bien tout rangé (cuisine etc...), je prépare mon sac pour demain. Je suis content d'aller à Medellín, mais j'ai la flemme on dirait, c'est une sacré mission! Partir seul, faire tant de bus...mais je vais quand même pas me plaindre!!!
La cathédrale de sel, cetait vraiment impressionnant!  A environ 1 heure de Bogota, c'est un sous terrain dans une mine de sel et où les miniers ont construit des croix de Christ, et une énorme église. C'est grandiose...

Colombie-Octobre 2009-Le cartel de Cali

Je suis arrivé à 13h30 à Bogota, comme prévu, après une escale à Panama city. Malheureusement, elle était trop courte, je ne pouvais sortir de l'aéroport...c'est frustrant d'être dans un pays qu'on ne connait pas et de ne pas pouvoir sortir et visiter un peu!
Mexico-Panama: 3h30 puis Panama-Bogota: 1h15. En fait Panama city est le point de départ de tous les vols de la compagnie panaméenne, la plus grande compagnie latine américaine: Coppa Airlines.
A l'aéroport de Mexico, j'achète un livre sur le Cartel de Cali et le frères Rodriguez Arejuelo, le second plus grand cartel de drogue de Colombie après celui de Pablo Escobar. Je lis le livre dans l'avion pour m'imprégner un peu du pays, c'est intéressant. Les deux frères sont maintenant emprisonnés dans une prison américaine. Selon certaines estimations, le Cartel de Cali, dans sa période florissante, a contrôlé jusqu'à 80% des exportations de cocaïne de Colombie vers les États-Unis. Il a été démantelé en 1995. Thomas Constantine, le chef de la DEA le considère même comme le plus grand et plus puissant syndicat du crime que l'on ai jamais connu » Il est dit qu'il contrôlait plus de 90% du marché mondial de cocaïne et est responsable de la croissance du marché en Europe. En 1996 on dit que le cartel a accumulé un revenu de 7 milliard seulement aux États-Unis.
Apparemment, le groupe a commencé ses pratiques illégales dans le kidnapping. Deux Suisses, un diplomate et un étudiant leur permette d' obtenir 700 000 dollars de rançon. De cet argent va découler la création de la plus grande organisation de narco-trafficants du monde. Il commencent avec la marijuana mais se tourne très vite vers le trafic de cocaïne, bien plus lucratif.
Au début des années 70, le cartel envoie Helmer "Pacho" Herrera à New York City pour créer un centre de distribution. A ce moment, la DEA (United States Drug Enforcement Administration) ne cherche pas encore la cocaïne et se concentre davantage sur l'héroïne. La cocaïne est encore considéré comme ne créant pas de dépendance et ne provocant pas de crimes ou d'admission dans les hôpitaux en urgence .
Ce laxisme permit ainsi au groupe de prospérer rapidement en envoyant des avions directement (!) et de se développer et s'organiser en cellules multiples qui opèrent indépendamment. Chaque action doit toutefois être reportée à un manager qui ensuite le reporte a Cali. Il était composé de plusieurs hommes d'affaires légitimes et de maints entrepreneurs.
Cette structure en cellules indépendante différencie le cartel de Cali de celui de Medellín, où il y avait un leader central, Pablo Escobar. Une seconde différence majeur est que Pablo Escobar est parti en guerre contre le gouvernement Colombien, en s'engageant dans le « narco-terrorism », alors que le cartel de Cali cherchait à soudoyer et faire des faveurs aux membres du gouvernements."we don't kill judges, we buy them." On pense même que Miguel Orejuela versait de l'argent a un certain moment à pas moins de 2800 personnes, allant du policier, chauffeur de taxi jusqu'aux membres du gouvernement.
Pendant un certain temps, il y a eu une certaine entente entre les deux cartels, ils se sont séparés les villes: Floride pour Medellín (voir le film Cocaïne Cowboys) et NYC pour Cali. Ils ont même travaillés ensemble pour stabiliser les prix, la production et les fret de cocaïne. Trois années plus tard, cela ne pouvait plus durer: un membre du cartel de Medellín est venu vendre a NYC, et la guerre commença.
Le cartel fut ensuite l'ennemi numéro 1 de celui de Pablo Escobar, dans la ville voisine de Medellín. Il ont même fondés Los Pepes (Perseguidos por Pablo Escobar), milice parallèle qui a le plus largement contribué à la chute de Pablo Escobar, qu’ils auraient financé à hauteur de 2,5 millions de dollars mensuels. Le groupe va donc travailler avec les autorités chargées de démanteler le cartel de Escobar(Bloque de Busqueda ). Il sera responsable de la mort de 60 membres ou associés du cartel de Medellín.
Mais cet action va se retourner contre eux peu de temps après puisque bien placés pour savoir que le filet se resserrait autour d’Escobar et conscients que les projecteurs se tourneraient bientôt vers eux, une centaine de membres de la fédération ont étudié un moyen d’éviter que les 3 000 hommes du Bloque de Busqueda, avec l’appui de ceux de la DEA, ne se "recyclent" contre Cali ou, dans cette éventualité, de limiter les dégâts.
Après la mort de ce dernier, les chefs du cartel de Cali vont donc adopter un profil bas. Ils ont momentanément cessé de s’ afficher dans les grands restaurants et discothèques de la ville. Des drapeaux blancs ont surgi, déployés aux façades des pharmacies du réseau La Rebaja, dont les Rodriguez Orejuela. A la suite d’un lobbying intense à coups, vraisemblablement, de menaces et de pots-de-vin, le cartel allait d’abord éviter un premier obstacle en faisant échouer au Congrès un projet visant à interdire la transmission par héritage des biens d’un délinquant décédé.
L'organisation faisait en sorte que tout membre de celle-ci, ou qu'il se trouve ai de la famille en Colombie, afin d'avoir un contrôle sur eux. Les membres de la famille étaient en quelque sorte l'assurance que les membres allaient payer a temps, ils n'hésiteraient pas a tuer si il y avait un problème. Mon ami Gustavo m'a d'ailleurs dit que à beaucoup d'endroits ou il était allé, en Chine aussi, il avait rencontré des Colombiens de Cali.
Il est dit aussi que le cartel a créé un horrible groupe qui s'apelle le grupos de limpieza social qui avait pour but de tuer les des prostituées, enfants des rues, voleurs, homosexuel et sans abris(!) en laissant sur leur corps des messages comme « Cali propre, Cali beau ». Les corps se retrouvaient dans la Riviere Cauca, qui se fera appeler plus tard la Rivière des morts.
Le cartel était aussi très présent dans le contre espionnage et a souvent mis sur ecoute la DEA et les officiels colombiens et même l'ambassade américaine et le ministère de la défense de Colombie à Bogotá.
Il utilise aussi des « Narcosub », afin de faire passer la drogue sous l'eau. Voir absolument le reportage suivant : http://www.vbs.tv/watch/motherboard/colombian-narcosubs--2
En effet, perdant de plus en plus de bénéfices en devant faire passer la drogue par le Mexique, les Colombien redoublent d'imagination pour pouvoir faire arriver la cocaïne directement en terre promise. La cote pacifique précolombienne est parfaite pour les narco trafiquant: milliers de kilomètres de rivières vaseuses dans la jungle leur permettent de cacher des ateliers construisant en 1 an ces sous marins coutant environ 1 million de dollars et qui normalement ne vont servir qu'une fois! L'investissement est très rentable, puisque un kilo de cocaïne coute 25 000 dollars aux États-Unis: un chargement de 7 tonnes donne donc un profit de 175 millions de dollars!!! Les autorités se demande quand même comment font les trafiquants pour amener tout le matériel qui peut être très lourd et gros aussi loin dans la jungle. Le reportage dont je parle plus haut l'explique bien.
Le U.S. Homeland Security estime que les sous marins constituent maintenant 32% de tout le flow de cocaïne allant aux US. Les gardes cotes disent que les narco trafiquants on même mis au point un système de logistique très élaboré: des bateaux de pêche stationnés sur le chemin préviennent l'équipage en cas de présence de la police, leur fournisse nourriture, eau, essence afin qu'ils évitent les cotes. Les gardes cote américains sont en train de mettre au point des détecteur de bruit dans l'océan pour détecter ces sous-marins.
Quand les bateaux se font arrêter, l'équipage peut le couler très rapidement afin de leur éviter de se faire arrêter et d'aller en prison. La justice américaine veut mettre au point une loi interdisant cela.

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Grand et heureux de vivre, j'ai décidé d'allier études et voyages au maximum: je suis parti faire un bachelor en Managment à Montréal où j'ai fait un premier échange en Chine. Puis j'ai pris une année sabbatique pour voyager (Inde, Australie, Nouvelle Zélande, Malaisie...)avant de commencer un master dans le même domaine à Lausanne en Suisse et de faire un second échange à Puebla, au Mexique. Armé de mes expériences de voyage, je suis maintenant prêt à rentrer dans ce "marché du travail" !