Colombie-Octobre 2009-Medellin

Je rentre vers 18h et passe la soirée avec Gustavo et son colocataire en attendant mon bus qui part a 22h30. Le trajet passe vite. Ma voisine vient de Medellín, elle m'aide donc à chercher un hôtel dans le centre ville. J'en voit sur le chemin qui ont l'air un peu ghetto et donc pas cher, mais elle me déconseille car ce sont des hôtels à prostituées. Je vais donc dans un hôtel assez cher (10 euros la nuit) mais classe et tranquille. La journée ça va, mais je ne savais pas encore ce qui allait m'attendre le soir! J'arrive donc vers 9 heures, déjeune avec ma nouvelle amie colombienne et vais me coucher jusqu'à midi. Je pars ensuite visiter la ville: appareil photo et carte en main, un classique: place principale avec les statue que Botero a offert à sa ville, rues piétonnes, parcs, églises, intensité de la ville! Ça fait pas mal tiers monde ici! Je rentre donc le soir à l'hôtel, et ça craint dans mon quartier ! Je faisais pas le malin avec mon appareil photo dans le dos. Je marche vite, des prostituées m'accostent, des gars louche me demandent de l'argent...c'est une ambiance assez menaçant pour moi, grand « gringo » que je suis. Je rentre, lis et dors, j'ose même pas ressortir!

Le lendemain, Mercredi, je passe une journée intense: le matin je prend le MetroCable, c'est une ligne de métro téléphérique! La ville est dans une vallée, il y a donc des pans entier de montagnes remplis d'habitations. Ça fait vraiment bizarre, on se croirait au ski, sauf qu'en bas, c'est que des maisons, il y a pas de neige et il fait chaud. Très spécial! Le métro est très propre et respecté grâce a un concept mis en place par la ville la « cultura metro », des pamphlets sont distribués énumérant les règles à respecter (pas manger dans le métro...)
Puis je suis allé au musée sur la place principale où des nombreuses œuvres de Fernando Botero (celui qui fait des gros personnages) sont exposées. Il vient de Medellín. J'ai ensuite essayé de m'acheter des chaussures, car il y a un centre commercial avec plein de belles chaussures coûtant entre 20 et 30 euros, mais malheureusement, ils n'avaient pas ma taille. Les grande tailles qu'ils avaient sont toutes horribles! C'est dur d'avoir des grand pieds, je me souviens en Chine...
Je repars directement pour Guatape et la Piedra de Peñol, à une heure et demi en bus de Medellín, c'est une région magnifique, on passe dans de la nature montagneuse luxuriante pour y arriver (bananiers, campagne...) et on arrive dans une région envahie par l'eau. Une énorme pierre la surplombe, on peut monter en haut (un escalier a été construit) en environ 15 minutes. Du haut on voit un paysage impressionnant! J'étais seul, donc arrivé en haut, j'ai prit des photos, contemplé un peu le paysage, j'aurais aimé boire une petite bière. Voici donc un des inconvénient de voyager seul.
Puis j'ai prit une photo style avec une 4 ailes Renault tunée avant de me diriger vers le village de Guatape très coloré où règne une bonne ambiance. Voir ce genre de ville relax où il y aurait plein de choses à faire, ça donne envie de voyager longtemps en Colombie! Et de prendre le temps. Un voyage de 10 jours, c'est simplement du tourisme. Après avoir goutté à un vrai et long voyage, c'est très frustrant de survoler comme cela. Je rate un premier bus pour rentrer à Medellín, il est parti avant l'heure!! Du jamais vu encore...J'arrive donc à 19 heures, fatigué avec un petit mal de tête. Je pensais aller à Cali, la troisième plus grande ville du pays à 7 heures de route d'ici rejoindre son cousin le Jeudi, et reprendre un autre bus de nuit le soir pour rentrer à Bogotá le vendredi matin. J'essaie d'appeler Gustavo pour lui demander si son cousin sera là, mais il ne répond pas. Je prend alors la décision de rester une nuit de plus ici car ce serait bien trop fatiguant en fait d'enchainer deux nuits de suite dans un bus! Je suis intense quand je voyage, j'aime voir beaucoup de chose et ne jamais m'arrêter...mais là, je pense que ça ferait trop. D'autant plus que j'aimerais voir la maison où Pablo Escobar s'est fait tuer. Pour la trouver, je suis allé au point d'information le matin, et on a essayé d'appeler trois agences de voyage qui normalement organisent des tours (visite de la prison qu'il s'est faite construire, de la maison et divers autres choses...). En vain. Aucune ne répondent, ou le numéro est erroné...
Je me motive donc le lendemain à aller voir directement aux adresses que l'on ma donné. Je dois prendre le métro et m'éloigner du centre. Le gars du point d'information me dit que ça peut être dangereux. Je préfère laisser toutes mes affaires a l'hôtel, et surtout mon appareil photo (j'ai maintenant confiance en cet hôtel, j'ai parlé avec la femme de chambre qui a l'air honnête...c'est toujours la question: mes affaires sont-elles plus en sécurité avec moi ou dans la chambre d'hôtel? C'est la question la plus difficile à répondre en voyage!) Je descend à la station, monte dans un taxi et on cherche les agences, or aucune n'existe! En fait, apparemment le gouvernement interdit les tours à propos de Pablo Escobar. Je sympathise avec le chauffeur, et il me propose d'aller voir la maison ou il s'est fait tuer pour 15000 pesos (5 euros) alors pourquoi pas! Il me parle de tout le business de Pablo...il a l'air de s'y connaitre, dommage qu'il ai un accent de fou et que je comprenne rien a ce qu'il dit!! On arrive dans un quartier résidentiel et d'un coup il me montre un maison qui ne paie pas de mine et me dit « aqui esta », ça donne des frissons...La prison qu'il s'est faite construire est bien plus loin, à 45 minutes de la ville, et ça coute bien plus cher et ce n'est pas si impressionnant parait-il...alors j'y vais pas. L'après midi, je revois la fille du bus qui m'emmène dans un vieux village touristique qui surplombe la ville de Medellín, on profite du beau panorama de la ville. Puis à 15 heures, elle doit repartir, je vais me promener pour ma dernière journée en attendant de prendre le bus le soir. Je m'arrête boire un jus d'orange, il me propose un jus de Borojo très bon! Le vendeur est très sympa (environ 45 ans) et parle beaucoup, je m'arrête pour lui poser quelques questions sur ce qu'il a vécu au moment de Pablo Escobar et finalement je vais passer 3 heures avec lui! Il travaille avec un autre petit gars qui vend cigarette et bonbons aux voitures au feu...le pauvre, ça a l'air dur ce qu'il fait et il gagne vraiment pas grand chose! Son témoignage est poignant: il a eu des amis qui ont travaillé pour Pablo, mais beaucoup sont morts. Il a bien insisté sur le fait que pour lui, il est plus important de vire que de gagner de l'argent, il a donc toujours refusé de rentrer dans la mafia. Il me raconte que Pablo payait 1500 euros une personne qui tuait un policier et que à une époque, des bombes explosaient partout dans la ville! Il me montre même un bâtiment juste a coté qui était tout en vitre, et les 5 premiers étages sont maintenant en béton, c'est Pablo qui l'a fait exploser! Il me dit qu'il était une star pour les pauvres, il a éclairé tous les terrains de foot de Medellín et construit un quartier de 150 maisons qui s'appelle Pablo Escobar. Encore une fois, il ma vivement recommandé de ne pas sortir en ville après 9 heures du soir et m'a invité à revenir afin qu'il me fasse visiter. C'est ça de voyager pendant 10 jours seulement, j'aurais adoré visiter la ville avec lui et des quartier plus pauvres, mais pas le temps, quel dommage, je ne suis pas prêt d'y retourner en plus...Il me conseille des films documentaires comme Sicaro. J'achète 4 DVD qu'il ma recommandé dans la rue à des vendeurs qui on juste les boites et cachent leur stock.

Je rentre ensuite dans mon quartier vraiment ghetto. J'avais repéré un autre hôtel deux fois moins cher dans la journée, j'y retourne pour voir la chambre, il y a une pute devant, alors je fais demi tour et me résigne à repayer 10 euros pour cette nuit. Je ne sais pas dans quel autre quartier aller et je pars très bientôt, donc pas la peine, je vais endurer. Je vais m'acheter un petit truc a manger dans la rue et le vendeur me dit de faire très attention ici...Merci Monsieur, ça me rassure beaucoup. Je vais ensuite en métro à la gare routière pour prendre mon bus pour Bogotá : c'est très différent du Mexique: la compétition est féroce ici, je demande aux trois compagnie l'heure de départ et le prix et même la femme derrière le comptoir essaie de baisser le prix! Ça cri dans la gare, chaque voyageur se fait solliciter. Je n'ai pas croisé un touriste de tout ce voyage! Au Mexique en revanche, ce sont des compagnies sérieuses, qui partent toujours à l'heure, on va sagement acheter on billet au comptoir, aucune négociation possible.
Dans le bus, je suis assis à coté d'un Colombien sympa, je parle 2 heures avec lui. Il vient à Bogotá pour voir le concert de Dépêche mode. J'arrive à 4h30 du matin et file me recoucher. Ça fait du bien de rentrer au bercaille! Mais je perds pas de temps...je pars directement au réveil pour la lagune de Guatavita, une sorte de lac dans un cratère. Je pensais que c'était facile d'y arriver mais quelle mission: je me trompe de station de bus à Bogotá, je dois donc prendre un premier bus qui me dépose après une heure à une intersection au milieu de nulle part, j'attends 20 minutes le prochain bus. Je leur dit que je vais à Guatavita et non la lagune. Arrivé à Guatavita, je demande où est la lagune, il me répond que je dois reprendre ce bus dans le sens inverse, car c'était avant! J'attends 10 minutes et c^'est reparti dans l'autre sens! Il me dépose enfin au début d'une route de 7km qui monte à la lagune, sans bus! 7km=1h30 a pied, ça se fait. Je m'arrête manger quelque chose dans une maison champêtre, je me régale. Et je tente quand même de demander à une voiture de me monter. Réponse affirmative: je suis avec des grands parents et leur petite fille trop mignonne, trop gentils. J'arrive donc bien vite en haut et découvre ce lac vert foncé dans un cratère. Sympa! Mais maintenant il faut redescendre, sans bus!Heureusement, il y a une famille qui fait la visite en même temps et ils nous proposent de nous donner un lift (je suis avec un coupe Colombiano-argentin). Je rentre finalement vers 19h30 et je vais directement rejoindre Gustavo a un restaurant chinois ou je revois des Colombiens que j'avais vu 2 ans et demi auparavant en Chine! Très sympa.
Le lendemain matin, on part pour Villa de Leiva, une ville horriblement touristique. Nous allons en voiture avec la copine du cousin de Gustavo et le colocataire. Bon road trip ! On mange bien le midi et on arrive en fin d'après midi dans une jolie ville en pavés avec toutes les maisons blanche et des balcons en bois peints en vert. C'est le lieu de vacance de tous les habitants de Bogotá riches, il y a une grande place, des boutiques...j'aime pas trop cet endroit! Heureusement, on va visiter le lendemain des magnifiques cascades que la pluie nous empêche de découvrir complètement. On repars le lundi matin en bus pour ma dernière journée à Bogotá. Je reprend l'avion à 18h et arrive a Mexico à minuit et demi des souvenirs plein la tête!

Colombie-Octobre 2009-Bogota

Bref, après cette longue parenthèse, je prend un taxi en arrivant, et je demande au taxi d'appeler le colocataire de Gustavo, mon ami que j'ai rencontré en Chine 2 ans et demi plus tôt. Il rentre le lendemain à Bogotá, il est rentré une semaine dans sa ville natale de Cali. Le colocataire, Louis Carlos ne peut pas venir, alors il envoie un ami à lui, Carlos. J'attends 20 minutes, personne ne vient. Alors je vais dans un café internet pour attendre et appeler avec Skype. J'ai encore du mal à réaliser que je suis en Colombie! Après un vol si court, me voilà catapulté à Bogotá. L'adrénaline est là, quel plaisir de partir à la découverte de ce pays!
Finalement, il arrive, on monte a l'appartement qui est vraiment cool! Propre, beau...très agréable. Il mange son lunch puis on va se promener dans l'université nationale de Bogotá, la plus grande du pays. C'est vraiment intéressant: c'est une université publique, alors il y a toutes les classes sociales du pays. Et la majorité des gens qu'on y voit sont assez hétéroclites (dread locks, style particulier...) bonne ambiance, tout le monde s'amuse, mais ça fait un peu ghetto pour une université: il y a des tags sur presque tous les murs! Il y a aussi des stands de téléphones portables : un gars vient avec 8 téléphones portables, il les accroche avec une corde à un arbre, et les gens peuvent venir faire un appel pour 100 pesos ou 200. J'ai jamais vu ça! Le gars loue des téléphones portables! Et on retrouve ces mini stands (parfois c'est seulement une personne avec 4 téléphone dans le poches) partout dans le pays.
La monnaie ici est le pesos (comme au Mexique) , mais le taux de change est fou : 2800 pesos=1 euros!! Ça fait donc bizarre de toujours payer genre 5000 pesos , 10 000 pesos! Autant dire que je suis riche ici, la vie est bien moins chère qu'au Mexique.
On se boit un café en haut de l'édifice le plus neuf du campus qui offre une belle vue sur l'université et la ville. On sent vraiment que ce lieu a une âme.
Je suis vraiment fatigué alors on rentre a l'appartement, la veille à Cholula, je suis sorti et j'ai du prendre le bus qui m'emmène à l'aéroport a 3h15 du matin, j'ai donc pas dormi de la nuit. On va faire quelque courses: bière, fromage, pain et jambon pour manger à l'appartement en attendant le Louis Carlos qui est au travail. Voir un supermarché est toujours intéressant: Carlos me montre les alcool typique, le fameux Aguardiente, a 33% d'alcool, il se boit pure et est à base d'anis. On se fait un beau plateau de fromage, mais j' avoue que ils se ressemblaient tous: pâte dure, et le même gout plus ou moins, très loin de l'incroyable St Felicien!
  Carlos est très cultivé: il a 25 ans, il est gay (je m'en doutais un peu, puis il me l'a confirmé) il étudie l'allemand à fond, la culture, la politique allemande. Il rêve d'aller en Europe mais il a pas la chance d'avoir de l'argent pour. La seul solution, être « au pair » en Autriche! Il espère donc pouvoir partir bientôt. Il me parle de la politique en Colombie (il déteste le président actuel de droite libérale, comme beaucoup de jeunes ici), du trafic de drogue (il serait pour la légalisation), de la musique colombienne, bref, j'apprends beaucoup de chose, en parlant espagnol.
Le colocataire arrive, on regarde la télé: une émission avec le président de la Colombie, justement, c'est son second mandat, il est de la "ultra derecha", extrême droite, il encourage le business a fond, est riche et s'en fout de tout, grossomodo. Il le déteste...et je le comprend! Il encourage l'armée américaine à construire des bases en Colombie, par exemple.

Le lendemain matin, Samedi, Carlos prépare un bon petit déjeuner (œuf brouille, fromage...et bon lait au chocolat!), on se prépare pour aller en ville et visiter le centre ville avec Carlos, mon guide personnel, c'est donnant donnant: il me fait visiter et je lui paie tout: il a pas la chance d'avoir de l'argent en ce moment... Objectif : monter en haut de Moncerrate, une colline qui surplombe la ville de Bogotá. On marche pendant que Carlos me raconte des histoires et m'explique qu'ici, la ville est classée par strates: de « estratado 1 » , le pire à « estrato 6 » la meilleure. Cela permet de fixer des prix pour les services publiques (eau, électricité...) de manière plus juste. Autant dire que dans une zone 1, il ne fait pas se promener la nuit ou même le jour avec un appareil photo autour du cou! Je trouve quand même celui peu politiquement correct de juger comme cela...Bref, je viens de regarder une carte de la répartition des revenus a Bogotá: la strate maximum est 355 euros de revenus par mois et plus et la moins haute est moins de 90 euros! Ça laisse imaginer le niveau de la vie ici.
Nous montons donc dans un téléphérique qui nous emmène à l'église perchée en haut du Moncerrate. La vue est haut est captivante! On y voit tout Bogota: c'est énorme! Je prête ma petite camera à Carlos alors que j'ai prit mon gros appareil: je dois tout de même être vigilant.
On visite ensuite le quartier où habite le président, et ou se trouvent toutes les instances gouvernementales, Carlos est parano avec ma grosse camera(mais peut-être a t-il raison?): deux fois il voit des gars louche. La première fois, un gars vraiment chelou vient me parler, me demande de l'argent, puis il part en courant. Carlos pense qu'il est parti chercher du renfort, alors on part vite. La seconde, on croise un groupe de jeunes, puis on descend un peu plus la rue, un autre jeune me voit avec ma camera, il siffle pour appeler ses amis. Carlos a encore peur et on part vite. On était dans le quartier de la Candelaria , le quartier historique situé en plein centre ville qui a été préservé de la destruction lors de La Violencia, période de guerre civile en Colombie qui dure de 1948 à 1960. L'élément déclencheur est l'assassinat du leader libéral Jorge Eliécer Gaitán. La mort violente de cet éminent dirigeant du Parti libéral (la gauche colombienne) , souvent taxé de populisme et dont la popularité effrayait autant les responsables du Parti conservateur qu’une frange non marginale de sa propre faction, provoque des émeutes d’une violence déchaînée dont l’histoire colombienne se souviendra sous le nom de « Bogotazo ». Ce conflit provoque la mort de près de 300 000 colombiens sur une population estimée à 15 millions d’habitants (2%). Il s’agit certainement là de l’un des plus violents conflits politiques de l’histoire du pays et d’une période excessivement traumatisante pour le peuple colombien. La Violencia est à plus d’un titre une époque clé pour comprendre le développement du conflit actuel.
Tout d’abord, elle provoque la renaissance de mouvements guérilleros de gauche, libéraux puis communistes. C’est de l’époque de la Violencia que date l’apparition des milices d’autodéfense paysanne modernes établies pour lutter contre les exactions des militaires et des groupes armés conservateurs, milices qui donneront postérieurement naissance, entre autres, aux Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC).

Aujourd'hui, la Candelaria est le plus beau quartier de Bogotá avec ses maisons à balcons souvent rénovées par des artistes et ses édifices coloniaux convertis en musées. Plantée en pleine montagne sur les flancs du Monserrate, c'est une oasis de tranquillité avec ses rues étroites, il y a de la police partout. Mais j'avoue que quand il fait nuit, c'est pas rassurant.
On rentre à l'appartement et attend Gustavo mon pote que j'avais rencontré en Chine. Je l'avais rencontré juste à son arrivée en Chine, j'étais en quelque sorte son parrain (pour reprendre son expression): il ne parlait pas Chinois du tout, ne connaissait rien. Je lui ai donc fait découvrir un peu la ville de Tianjin. J'essaie donc de parler chinois un peu avec lui, et c'est incroyable, il a tellement progressé! Il y est resté deux ans prenant des cours et travaillant. Il avait une copine chinoise et ne parlait jamais anglais!! Je suis vraiment impressionne par son niveau...Je comprend pas ce qu'il me dit...je pense qu'on va plutôt se parler espagnol!On commence donc a boire l'apéro et se rappeler les bons souvenirs. On s'entend vraiment bien encore, et on parle que en Espagnol! Je suis vraiment satisfait de mon niveau et de ma progression, je comprend assez bien et arrive à m'exprimer, tellement mieux qu'au début! On sort dans un bar le soir, et rentre à 3 heures après avoir mangé un Arepa, une galette de mais qui se trouve partout en Colombie..
Le lendemain, c'est dimanche: journée au ralenti. On mange dans un excellent restaurant paisa, adjectif qualifiant les habitants de Medellín. Je sais déjà que le week-end prochain avec Gustavo, on va à Villa de Leiva, un village à trois heures de Bogotá, je dois donc trouver un programme pour la semaine à venir, je suis seul, j'ai pas de Lonely Planet, je dois donc me renseigner auprès des gens. Je met du temps à me décider entre les deux plus grandes villes du pays: Medellín et Cali. Certains me conseillent le premier, d'autres le second. Les deux villes se situent a environ 8 heures de bus de Bogotá. Finalement, après longue réflexion, j'opte pour Medellín, ville de Fernando Botero et Pablo Escobar.
Je vais donc prendre un bus de nuit Lundi soir. En attendant je sais pas encore ce que je fais Lundi. Je pensais aller à la cascade de Tequendama, mais je viens de voir qu'il y a une cathédrale de sel très connue à Zipaquirá. Je sais pas quoi choisir...une cascade, une cathédrale? Cette cathédrale est considérée comme la première merveille de Colombie, et des cascades, j'en ai déjà vu beaucoup...ma décision est prise!
Je suis bien installé dans le salon, c'est très confortable. Gustavo et son colocataire sont partis se coucher tôt, vers 23 heures, il  m'a laissé son ordinateur, j'ai internet, je suis vraiment bien posé ici! L'eau du robinet se boit car on est tout près de montagne qui ont des sources d'eau. Mais j'avoue que l'eau a quand même un goût bizarre. J'ai bien tout rangé (cuisine etc...), je prépare mon sac pour demain. Je suis content d'aller à Medellín, mais j'ai la flemme on dirait, c'est une sacré mission! Partir seul, faire tant de bus...mais je vais quand même pas me plaindre!!!
La cathédrale de sel, cetait vraiment impressionnant!  A environ 1 heure de Bogota, c'est un sous terrain dans une mine de sel et où les miniers ont construit des croix de Christ, et une énorme église. C'est grandiose...

Colombie-Octobre 2009-Le cartel de Cali

Je suis arrivé à 13h30 à Bogota, comme prévu, après une escale à Panama city. Malheureusement, elle était trop courte, je ne pouvais sortir de l'aéroport...c'est frustrant d'être dans un pays qu'on ne connait pas et de ne pas pouvoir sortir et visiter un peu!
Mexico-Panama: 3h30 puis Panama-Bogota: 1h15. En fait Panama city est le point de départ de tous les vols de la compagnie panaméenne, la plus grande compagnie latine américaine: Coppa Airlines.
A l'aéroport de Mexico, j'achète un livre sur le Cartel de Cali et le frères Rodriguez Arejuelo, le second plus grand cartel de drogue de Colombie après celui de Pablo Escobar. Je lis le livre dans l'avion pour m'imprégner un peu du pays, c'est intéressant. Les deux frères sont maintenant emprisonnés dans une prison américaine. Selon certaines estimations, le Cartel de Cali, dans sa période florissante, a contrôlé jusqu'à 80% des exportations de cocaïne de Colombie vers les États-Unis. Il a été démantelé en 1995. Thomas Constantine, le chef de la DEA le considère même comme le plus grand et plus puissant syndicat du crime que l'on ai jamais connu » Il est dit qu'il contrôlait plus de 90% du marché mondial de cocaïne et est responsable de la croissance du marché en Europe. En 1996 on dit que le cartel a accumulé un revenu de 7 milliard seulement aux États-Unis.
Apparemment, le groupe a commencé ses pratiques illégales dans le kidnapping. Deux Suisses, un diplomate et un étudiant leur permette d' obtenir 700 000 dollars de rançon. De cet argent va découler la création de la plus grande organisation de narco-trafficants du monde. Il commencent avec la marijuana mais se tourne très vite vers le trafic de cocaïne, bien plus lucratif.
Au début des années 70, le cartel envoie Helmer "Pacho" Herrera à New York City pour créer un centre de distribution. A ce moment, la DEA (United States Drug Enforcement Administration) ne cherche pas encore la cocaïne et se concentre davantage sur l'héroïne. La cocaïne est encore considéré comme ne créant pas de dépendance et ne provocant pas de crimes ou d'admission dans les hôpitaux en urgence .
Ce laxisme permit ainsi au groupe de prospérer rapidement en envoyant des avions directement (!) et de se développer et s'organiser en cellules multiples qui opèrent indépendamment. Chaque action doit toutefois être reportée à un manager qui ensuite le reporte a Cali. Il était composé de plusieurs hommes d'affaires légitimes et de maints entrepreneurs.
Cette structure en cellules indépendante différencie le cartel de Cali de celui de Medellín, où il y avait un leader central, Pablo Escobar. Une seconde différence majeur est que Pablo Escobar est parti en guerre contre le gouvernement Colombien, en s'engageant dans le « narco-terrorism », alors que le cartel de Cali cherchait à soudoyer et faire des faveurs aux membres du gouvernements."we don't kill judges, we buy them." On pense même que Miguel Orejuela versait de l'argent a un certain moment à pas moins de 2800 personnes, allant du policier, chauffeur de taxi jusqu'aux membres du gouvernement.
Pendant un certain temps, il y a eu une certaine entente entre les deux cartels, ils se sont séparés les villes: Floride pour Medellín (voir le film Cocaïne Cowboys) et NYC pour Cali. Ils ont même travaillés ensemble pour stabiliser les prix, la production et les fret de cocaïne. Trois années plus tard, cela ne pouvait plus durer: un membre du cartel de Medellín est venu vendre a NYC, et la guerre commença.
Le cartel fut ensuite l'ennemi numéro 1 de celui de Pablo Escobar, dans la ville voisine de Medellín. Il ont même fondés Los Pepes (Perseguidos por Pablo Escobar), milice parallèle qui a le plus largement contribué à la chute de Pablo Escobar, qu’ils auraient financé à hauteur de 2,5 millions de dollars mensuels. Le groupe va donc travailler avec les autorités chargées de démanteler le cartel de Escobar(Bloque de Busqueda ). Il sera responsable de la mort de 60 membres ou associés du cartel de Medellín.
Mais cet action va se retourner contre eux peu de temps après puisque bien placés pour savoir que le filet se resserrait autour d’Escobar et conscients que les projecteurs se tourneraient bientôt vers eux, une centaine de membres de la fédération ont étudié un moyen d’éviter que les 3 000 hommes du Bloque de Busqueda, avec l’appui de ceux de la DEA, ne se "recyclent" contre Cali ou, dans cette éventualité, de limiter les dégâts.
Après la mort de ce dernier, les chefs du cartel de Cali vont donc adopter un profil bas. Ils ont momentanément cessé de s’ afficher dans les grands restaurants et discothèques de la ville. Des drapeaux blancs ont surgi, déployés aux façades des pharmacies du réseau La Rebaja, dont les Rodriguez Orejuela. A la suite d’un lobbying intense à coups, vraisemblablement, de menaces et de pots-de-vin, le cartel allait d’abord éviter un premier obstacle en faisant échouer au Congrès un projet visant à interdire la transmission par héritage des biens d’un délinquant décédé.
L'organisation faisait en sorte que tout membre de celle-ci, ou qu'il se trouve ai de la famille en Colombie, afin d'avoir un contrôle sur eux. Les membres de la famille étaient en quelque sorte l'assurance que les membres allaient payer a temps, ils n'hésiteraient pas a tuer si il y avait un problème. Mon ami Gustavo m'a d'ailleurs dit que à beaucoup d'endroits ou il était allé, en Chine aussi, il avait rencontré des Colombiens de Cali.
Il est dit aussi que le cartel a créé un horrible groupe qui s'apelle le grupos de limpieza social qui avait pour but de tuer les des prostituées, enfants des rues, voleurs, homosexuel et sans abris(!) en laissant sur leur corps des messages comme « Cali propre, Cali beau ». Les corps se retrouvaient dans la Riviere Cauca, qui se fera appeler plus tard la Rivière des morts.
Le cartel était aussi très présent dans le contre espionnage et a souvent mis sur ecoute la DEA et les officiels colombiens et même l'ambassade américaine et le ministère de la défense de Colombie à Bogotá.
Il utilise aussi des « Narcosub », afin de faire passer la drogue sous l'eau. Voir absolument le reportage suivant : http://www.vbs.tv/watch/motherboard/colombian-narcosubs--2
En effet, perdant de plus en plus de bénéfices en devant faire passer la drogue par le Mexique, les Colombien redoublent d'imagination pour pouvoir faire arriver la cocaïne directement en terre promise. La cote pacifique précolombienne est parfaite pour les narco trafiquant: milliers de kilomètres de rivières vaseuses dans la jungle leur permettent de cacher des ateliers construisant en 1 an ces sous marins coutant environ 1 million de dollars et qui normalement ne vont servir qu'une fois! L'investissement est très rentable, puisque un kilo de cocaïne coute 25 000 dollars aux États-Unis: un chargement de 7 tonnes donne donc un profit de 175 millions de dollars!!! Les autorités se demande quand même comment font les trafiquants pour amener tout le matériel qui peut être très lourd et gros aussi loin dans la jungle. Le reportage dont je parle plus haut l'explique bien.
Le U.S. Homeland Security estime que les sous marins constituent maintenant 32% de tout le flow de cocaïne allant aux US. Les gardes cotes disent que les narco trafiquants on même mis au point un système de logistique très élaboré: des bateaux de pêche stationnés sur le chemin préviennent l'équipage en cas de présence de la police, leur fournisse nourriture, eau, essence afin qu'ils évitent les cotes. Les gardes cote américains sont en train de mettre au point des détecteur de bruit dans l'océan pour détecter ces sous-marins.
Quand les bateaux se font arrêter, l'équipage peut le couler très rapidement afin de leur éviter de se faire arrêter et d'aller en prison. La justice américaine veut mettre au point une loi interdisant cela.

Tianjin 2007-Quelques groupes répertoriés en Chine, a completer!

Alex, j'ai besoin de ton aide pour que tu me complete cette rubrique et que tu me fournisse les photos manquantes!!


Les agents de circulation : sous leur parasol planté dans l’asphalte, lunettes fumées, uniforme bleu marine, gants blancs et un sifflet perché entre leurs lèvres, ils sillonnent tous les coins de rue à forte affluence, plus particulièrement aux heures de pointe. La plupart du temps abusé par le soleil, la pollution, le klaxon, la circulation, ils évitent peut être des accidents . Cette environnement hostile pousse certains à l’agressivité et d’autres à la nonchalance.


Les serveuses : en très grand nombre dans chaque restaurant, leur similarité est éclatante : uniforme et posture droite, les deux mains liées sur le ventre, elles attendent les clients. Elle servent à remplir les théières, et sont très patientes, et n’hésite pas à prendre du temps au moment de passer la commande.


Chauffeur de taxi : Un accent très difficile à comprendre, cela ne facilite donc pas les discussions. Un type dans la quarantaine, banal, peu éduqué, chemise contrefaite au plus bas prix, bien rentrée dans le pantalon, assez relevé, lui donne un pseudo air propre, quand bien sûr on ne le voit pas se curer le nez ou ouvrir la porte juste pour lâcher un gros raclage de gorge suivi d’un beau crachat…Tellement nombreux, on les voit souvent prendre leur pause, discuter entre eux, la chemise relevée au dessus du ventre. Parfois seul en train d’essuyer sa voiture.


Le membre du gouvernement dans son Audi A6 noire : On les voit peu, il sont cachés derriere leurs vitres teintées. On ne voit dépasser que la belle montre et on aperçoit sur leur visage des verres fumés. Il est très dur d’avoir une conversation, ils impressionnent. Les seuls moment où ils sortent sont peu nombreux : soit pour rentrer dans un restaurant, devant ou banque ou bien sûr devant l'édifice du parti.


Le vendeur de brochettes : d'origine très diverse, il peut être aussi bien masculin que féminin, avoir 25 ou 60 ans.






Les vendeurs de billets de train à la gare : c’est difficile de se faire comprendre à travers une glace, étant tellement blazé par ces milliers de clients qui passent chaque jour, il ne fait pas d’effort pour vous comprendre.


Les vendeurs de billets «on the side» à la gare : ils proposent des bus moins cher, mais sont un peu douteux. Ils ont souvent un visage n’inspirant pas confiance , et sont des dizaines à l’entrée des grandes gares.

Tianjin 2007-Fin de l'école, déjà!

Voici quelques photos en vrac de la belle ville de Tianjin, vous pourrez y apprécier la pollution incroyable qui y règne...









Notre XiuChi ShiFu, le réparateur de vélo officiel, il nous a bien rendu service, et c'est lui qui m'a trouvé mon Flying-pigeon! Merci pour ton aide, même si je sais que tu ne verra jamais ces lignes. Pour le remercier, à la fin nous lui avons tous donné notre vélo, il était si heureux!





Ci-contre, le vélo d'Alex, unique, et le mien, classique. Chacun son style. Le seul point commun, le klaxon, unique lui aussi, que l'on peut entendre dans la vidéo ou je vais à l'école posté juste avant. Même un an plus tard, son bruit me rappelle encore cette période en Chine!

Untitled from Raphael Ménard on Vimeo.








Avec Alex Dubuc, nous sommes allé pour la journée à Tangu, la ville du port de Tianjin. Je me souviendrais toute ma vie de ce spectacle ahurissant! Nous avons vu un des plus grand port du monde, c'est d'ici que partent une grande partie des bien produits dans le Nord de la CHine. La ville est moche, sale, le soleil n'est qu'un point rouge derriere un voile de pollution opaque. Ca valait le détour, n'est-ce pas Alex??





Une chose à ne pas manquer à Tianjin, c'est le traffic dense de vélo! Voici un petit extrait...D'ailleurs, Alex, en roulant un peu trop vite a fait tomber un gars, je l'ai vu sous mes yeux et j'ai eu peur! Dans ces situation, on ne sait jamais ce que le gars peut faire...heureusement, tout c'est bien passé, plus de peur que de mal...



Je tiens aussi à faire une dédicasse à ces trois jeunes hommes: nous étions en quelque sorte en demi pension chez eux voir pension complète. Il faisaient de la très bonne nourriture (d'ailleurs, nous avons toujours pas réussi à élucider le mystère de riz frit du Laoban d'Alex, le gars a droite, qui
donnaient tout le temps la diarhée...alors qu'il était excellent!) et la moins cher surement sur cette planète. Pour 30 centimes d'euros, nous nous régalions avec une énorme assiette de riz ou pattes frites. Mais le menus étaient varié, on pouvait aussi avoir des concombres, tomates sous poudrées de sucre (c'est excellent!) mais aussi des soupes. Bref, le bonheur! Leur petit "restaurant" était dans une enclave faite à l'arrache, et ils cousinaient dans une minuscule cuisine où la température avoisinnait les 50 degrés (avec le poele en marche constamment). La cerise sur le gateau: la bière la moins chère de Chine, et peut être au monde. Les 600 mL coutaient 15 centime d'euros! Nous avons passé de longues soirée a bas, à parler avec ces gars, qui sont si rustique, mais si gentils! Regardez la vidéo qui suit!






Tianjin 2007-Week-end à Beijing 2

Le lendemain, nous avons loué des vélos pour aller nous promener en ville, c’est d’ailleurs très dangereux car il n’y a pas souvent de voie pour les vélos (alors qu’à Tianjin, une voie entière, séparée d’un terre plein leur est consacré, empêchant ainsi les voitures de pouvoir nous heurter.)Voir la vidéo qui suit:


Nous allons à TiananMen, la plus grande place du monde où ont eu lieu les émeutes en 1989, lorsque les chinois réclamaient la démocratie et qu’ils se sont fait réprimer par l’armée faisant ainsi 3000 morts. La vue de l’énorme tableau de Mao me donne des frissons. Depuis le temps que j’entends parler de cette place et de ce grand portrait de l’homme qui fut idolâtré par 1 milliard de personnes pendant plus d’une dizaine d’années est impressionnant. En fait il est affiché à l’entrée de la cité interdite, une énorme domaine avec d’immenses bâtiments dans un style architecturale bien chinois, que nous avons visité aussi : encore trop de touristes, et le même style que TOUS les autres temples de Chine. Si vous allez en Chine, allez en premier à la cité interdite, qui est le plus impressionnant , et evitez de perdre votre temps à aller voir d’autres temples qui sont TOUS identiques, que ce soit dans le sud ou dans le Nord. C’est déprimant, et c’est bien à l’image de l’originalité légendaire des chinois…









Ensuite nous nous dirigeons vers un autre monument de la Chine et de Beijing : la cité olympique des JO de 2008, dans quelques années…euh, non en fait c’est déjà l’année prochaine! J’étais tenté de dire ca en voyant l’avancement des travaux. Le site est encore sale, poussiéreux, plein de grues et le stade officiel est très impressionnant mais encore loin d'être fini! Il y a des milliers de travailleurs qui s’activent, j’ai hâte de voir ce que ça va être dans un an! Ils sont en train de planter des arbres déjà grands…oui, le temps presse! D’ailleurs, j’ai un scoop, il parait que le gouvernement a prévu de stopper toutes les usines de la région 15 jours avant le début de la compétition et ce, jusqu’à la fin bien sûr. Nous vous étonnez donc pas si vous voyez un magnifique ciel bleu au dessus du stade l’année prochaine.


D’ailleurs, en parlant de travaux, Beijing est une véritable ville chantier, ce weekend-end a vraiment confirmé les dires : il y a des travaux partout, partout et surtout à toute heure. Pendant les deux soirées que nous avons passées à veiller jusqu’à 4 heures du matin sur une terrasse en haut d’un immeuble sur Sanlitun(la rue des bars), nous avons entendu des marteaux piqueurs du début jusqu’à la fin! Il y a des buildings énormes et encore vides et c’est pareil à Tianjin…Des nouveaux immeubles partout, comment cela va-t-il se passer quand ils vont être remplis? La rue centrale de shopping, Wangfujing, a aussi toute une partie en travaux. Dans un an, ça va totalement être métamorphosé!


Pour conclure, cette expérience à Beijing fut enrichissante, parler avec les Chinois est sympa car ils sont toujours contents et surpris de voir qu’un étranger se débrouille un peu. Alors j'apprends des expressions et proverbes qui s’utilisent facilement afin de les impressionner un peu…Mais la compréhension est extrêmement difficile, car très peu ont un accent pur, que l’on apprend dans nos leçons.



Trois semaines plus tard, Marc-élie, un ami de HEC Montréal québécois mais qui a grandit en France et à Hong-Kong arrivait pour travailler chez LVMH. Il vend des alcool de luxe (Champagne, Cognac...) aux grand hotels de la capitale chinoise. On s'est donc revu en Chine après cet échange à Canton que nous avions passé ensemble. Belles retrouvailles! C'était sympa ce petit week end, n'est-ce pas Marc??





Tianjin 2007-St Jean sur la muraille de Chine

Sur la muraille from Raphael Ménard on Vimeo.

Tianjin 2007-Week-end à Beijing 1

Nous sommes partit de Tianjin avec 4 Québécois, un Colombien, une Espagnole vers 2 heures de l’après midi après nos cours en direction de la gare de Tianjin.





Arrivés à la gare, tous les trains sont pleins et nous devons patienter 2 heures. Je sors mon jeu d’échec chinois, dont je viens d’apprendre les règles. C’est un jeu vraiment très intéressant! Un peu comme les échecs que nous connaissons mais les pions ont des caractères chinois dessus et il y a une pièce qui est différente et change toute la stratégie : le canon, qui peut manger un autre pion en passant forcement au dessus d’un autre. Bref, ce n’est pas facile à expliquer par écrit. Je sors donc mon jeu dans la gare et invite un chinois au hasard à jouer contre moi…au bout de 5 minutes, il y a une vingtaine de chinois qui regardent, ne comprenant pas comment un «laowai» (surnom que l’on donne aux occidentaux ici) pouvait jouer à ça. J’ai donc la pression…certains essaient de me conseiller, je suis leurs conseils ne sachant vraiment pas quoi faire, manquant totalement d’expérience. Cinq minutes plus tard la partie est fini, échec et mat…J’ai à peine eu le temps de comprendre ce qui se passait! Finalement, on rejoue et ils m’apprennent les coups qu’il faut faire. Je suis encore loin de pouvoir en battre un mais je vais vraiment m’entraîner!

Le deux heures ont donc passées très vite. Le trajet dure une heure et le train est extrêmement propre et rapide…très étonnant dans un pays comme la Chine. Arrivé à Beijing, nous allons déposer notre sac à l’auberge (ça coûte environ 7 dollars la nuit) et allons manger dans les Hutong. Ce sont des petites ruelles typiques de Beijing où 4 maisons de plein pied ou deux étages entourent une sorte de cour intérieure où il y a des siècles, chaque famille vivait. Un coté vivaient les grand-parents, de l’autre les enfants, puis les parents et enfin il y avait une salle de réception. Puis avec l’exode rurale vers les villes, chaque famille n’en a plus qu' une partie, alors je vous laisse imaginer la concentration de gens! C’est donc très charmant et traditionnel, mais il faut en profiter car avec les projets urbanistes de Beijing, de plus en plus sont détruits. Et oui, pour les chinois, c’est l’efficacité avant tout, même si on perd tout le charme!


Puis le soir nous sortons et sommes vraiment impressionnés par la quantité d’étrangers présents dans cette ville! Des bars entiers remplis de blancs, ça fait un peu bizarre, sachant qu’à Tianjin, il y en a qu' un seul. De même, personne ne me regardait dans la rue par rapport à Tianjin ou Guangzhou ou tout le monde tourne la tète. Dans ce bar, ça sentait l’argent : tous ces gens sont des expatriés de grandes compagnies occidentales qui sont envoyés en Chine avec un gros salaire (par rapport au niveau de vie) et tous les frais payés (appartement, taxi et restos). Avis aux amateurs!







Le lendemain, nous partons au Palais d’été, une des grandes attractions de Beijing : à environ 1heure de transport en commun du centre, c’est un énorme parc avec un grand lac que surplombe une sorte de pagode magnifique en haut d’une montagne d’où nous pouvons apercevoir au loin, les jour ou le vent fait fuir la pollution bien sûr, la grande muraille. Nous avons loué un bateau électrique pour aller flâner sur le lac et nous éloigner de cette masse de touristes chinois. Nous en avions assez de slalomer entre le groupe des casquettes oranges, bleues ou vertes, dirigé par un guide avec un drapeau dans les airs et un micro. Ça crie donc en chinois de partout. Comme au Mont Taishan, ces touristes chinois sont vraiment nuisibles : ils sont trop…mais en même temps ils sont chez eux, je ne vais donc pas me plaindre.






Après le palais d’été, nous revenons dans le centre pour aller au «marché de la soie», cette expression fait vraiment rire, j’ai pas vu beaucoup de soie à vrai dire, mais surtout toutes les plus belles contrefaçons que j’aie jamais vues : des produits qui viennent des mêmes usines que les originaux mais qui se retrouvent sur ce marché. C’est une véritable aventure : le paradis du marchandage! Les chaussures ( Etnies, DC shoes, Timberland, Nike, Addidas, Puma), d’une qualité exceptionnelle, coutent entre 400 et 700 kuai au début du marchandage(40 et 70 euros), alors qu’on doit les acheter à 140 (soit 14 euros). Les pantalons (Ralf Lauren, Tommy D&G…) partent à 400 et diminuent jusqu’à 50…(il faut diviser par 10 pour avoir le prix en euros). Bref, il faut connaître les prix réels, parler chinois et leur faire comprendre qu’on sait le prix réel pour couper court à toute négociation inutile. En effet, parler de prix en chinois donne plus de chance que d’annoncer des sommes en anglais sur la calculette! J’ai même vu des manteaux Canada Goose, qui se vendaient 20 euros…mais la qualité laisse à désirer, ils sont vraiment moins lourds que les vrais. Bref, ce marché mérite un detour, le plus beaux marché du faux que j’aie vu en Chine, des produits de grande qualité! Il se trouve en plein centre de la ville, dans un immeuble de 5 étages. Oui, les chinois ne se cachent pas de la contrefaçon! Vont-ils être encore tant visibles lors des JO?


Tianjin 2007-Taishan, les 6600 marches...

Ce weekend un voyage de groupe était organisé : monter le Mont Taishan, la plus connue des montagnes sacrées de Chine. Une des meilleures fin de semaine de ma vie : nous sommes partis à 7 h Samedi matin, après une soirée bien arrosée, alors je vous laisse imaginer notre état. Et c’est parti pour 6 heures de bus, en direction du Sud et de la province du Shandong.


Untitled from Raphael Ménard on Vimeo.




Nous arrivons
dans la ville de JiNan pour manger(photo ci-contre). Je n’avais jamais entendu parler de cette ville et le guide nous annonce qu’il y a 6,5 millions d’habitants! Vive la Chine! Nous visitons quelques parc et temples, en mode voyage organisé : un guide et 35 québécois qui suivent…lol, c’était pas notre façon de voyager préférée, mais parfois il faut savoir l’accepter! Regardez notre présentatrice officielle:





Après cette visite plus ou moins intéressante, nous partons pour la «petite» ville de TaiAn, au pied du Mont Taishan que nous devons grimper. Nombre d’habitants…attention…5,5 millions!!! Petite ville…Ils sont trop nombreux ces chinois!!!


Bref, nous arrivons dans un hôtel assez luxueux (que nous ne nous serions jamais payé si c’était pas inclus dans le voyage…) puis après avoir mangé, nous allons faire une petite sieste afin de reprendre des forces pour monter la montagne pendant la nuit afin d’apprécier le levé de soleil le matin. Nous partons à 11h30 de l’hôtel, bien fatigués avec tant de bus et la soirée de la veille. Nous étions au courant que nous allions gravir …6663 marches…!!! Devant ce nombre démesuré, nous ne pouvions nous imaginer l’effort que nous allions avoir à fournir. D’autant plus que les marches sont vraiment non-stop, ça monte vraiment droit. Nous avons commencé avec quelques bières, tranquillement, montant deux par deux avec quelques pauses, puis après deux heures, nous arrivons en sueur et bien fatigué dans une zone peuplée avec beaucoup de lumière. Nous croyons être arrivés au sommet, et là nous apprenons que nous ne sommes qu’à la mi-montagne! Nous repartons donc, demandons combien de temps il reste…encore 2 heures! Et là, des milliers de chinois dans les escaliers, assis, se reposant, essayant de gravir ce mur, dont le sommet donnait l’impression de toucher le ciel.






Le jambes commençaient à se faire vraiment lourdes et les arrêts de plus en plus fréquents…finalement je décide de m’acheter 2 cannes pour m’aider et me pousser avec les bras et là, c’est la révolution, je surf sur les marches! C’est incroyable comme ça change tout! Je montais à toute vitesse sans m’arrêter doublant tous ces chinois jaloux, avec une canne ou parfois, même pas. Bref, un petit conseil, l’utilisation de bâtons dans une montée facilite énormément la tache!


Après cet épisode épique, nous arrivons en haut, trempés et à bout. Mais la récompense est magnifique : nous arrivons au dessus des nuages : des temples et villages traditionnels nous entourent de toute part. Nous allons nous asseoir, en attendant le lever du soleil. Nous regardons partout, des roches dépassent des nuages, la lune les éclaire, un paysage rare. Le seul problème : les chinois…il devait y en avoir 5000 au moins en haut de la montagne! Il était 4 heures du matin, on venait de monter 6663 marches, nous avions tout pour croire que nous allions être seul. Et non, on avait l’impression d’être à un concert dont le band était le soleil : lorsqu’il a commencé à se montrer, tout le monde a crié et applaudi!! Nous avons essayé de trouver un spot tranquille, nous prenons un petit chemin qui avait l’air inusité, arrivé au bout, une masse de 100 chinois agglutinés attendait.


Après avoir pris les photos nécessaires, le pire restait à venir…La descente!! Je ne m’étais jamais rendu compte que descendre des marches était aussi difficile : mes cuisses tremblaient, je devais m’arrêter à chaque pallier! En descendant, on a croisé des vieux qui montaient des dizaines de cannes, des bouteilles d’eau et de bière au bout d’un bâton équilibré de chaque coté, incroyable; ils montaient ça avec 50 kilos sur le dos sur un bâton instable qui tenait sur leur épaule. Bref, j’ai rarement autant aimé mon lit à 8 heures le lendemain matin.

Le lundi, nous sommes allés dans la ville natale de Confucius visiter ses jardins et son tombeau, intéressant mais ça vaut pas le Mont Taishan, que je conseille à tout le monde…!

Autant vous dire que nous faisions pas les malins mardi pour monter (ou plutôt descendre) les 5 étages pour se rendre à la salle de cours, un mal de jambes rare…



Tianjin 2007-Arrivée à Nankai University

Cela fait maintenant 3 semaines que je suis arrivé dans l’empire du milieu…La routine s’est un peu installée : cours tous les matins de 8 heures à midi (2 heures de grammaire, 1h d’exercices et 1h d’expression orale) puis repas, toujours à l’extérieur…Ça revient à minimum 50 centimes par repas et jusqu’à deux dollars quand on se fait vraiment plaisir. On n'a même pas de petite cueillère, ni de plaque chauffante dans notre chambre ! Vive la Chine…Cependant, la cuisine est moins bonne et abondante qu’à Canton. La spécialité ici, ce sont les brochettes : toutes sortes de viandes (même du cœur de poulet) et de légumes (pommes de terre, haricots…) mises sur des brochettes de bois coûtant 7 sous chaque. Il y a plein de petits vendeurs dans la rue tout le temps. On ne peut jamais être sûr que c’est frais, j’ai eu seulement quelques petits problèmes intestinaux inévitables… On a eu des cours de cuisine et j’ai appris à faire le poulet général Tao, intéressant, c’est tout une technique! Bref, la nourriture ne manque pas, et mon ventre s’en rend compte, ayant pris je pense quelques kilos superflus, mais c’est tellement bon!















Comme tout le monde ici je me suis acheté un vélo…Tianjin est la ville du vélo puisque ici est construit le Flying Pigeon, ou «Fei Ge» en Chinois, le fameux vélo de l’époque communiste. Je m’en suis procuré un des années 70, fabriqué en plein milieu de la révolution culturelle…Je pose donc peut-être mes fesses au même endroit qu’un garde rouge…il a donc beaucoup de charme , le tout pour la modique somme de 10 dollars, c’est à cette valeur que se transigent les vélos à Tianjin! J’ai déjà cassé la roue arrière et j’ai été victime d’une chute, à cause de la chaine qui s’est coincée…les quelques égratignures occasionnées m’ont refroidi et m’ont fait ralentir ma vitesse!


Revenons aux cours : ils sont intenses! Tous les jours, ça veut dire 40 nouveaux caractères par jour avec des dictées à chaque fois. Un examen toutes les deux semaines. Je progresse et attache maintenant davantage d’importance aux tons car prononcer une syllabe comme «ma» ou «Jiang» a 4 significations différentes en fonction du ton. Autant dire que si tu le prononce pas correctement, le chinois ne va pas te comprendre. Je viens de me rendre compte que quelque chose de rassurant : ce sont les chinois non éduqués et un peu bêtes qui ne comprennent pas, lorsque je m’adresse à un étudiant en Chinois, ils me comprend même si je ne dis pas les tons correctement. C’est tellement dur de les connaître!

J'ai même eu la chance de pouvoir faire de la calligraphie traditionnelle. ça a l'air simple, or c'est extremement difficile de bien manier la plume. Autant dire que mes caractères n'avaient strictement rien à voir avec ceux du professeur!









J'ai rencontré un Coréen à l'université. Il m'a proposé de venir visiter avec lui et sa classe l'usine LG (compagnie coréenne) de Tianjin, la plus grande dans le monde. Il fabriquent des micro-ondes, frigos...Suivez la visite guidée:

Préféreriez vous d'avantage de photos et vidéos?

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Grand et heureux de vivre, j'ai décidé d'allier études et voyages au maximum: je suis parti faire un bachelor en Managment à Montréal où j'ai fait un premier échange en Chine. Puis j'ai pris une année sabbatique pour voyager (Inde, Australie, Nouvelle Zélande, Malaisie...)avant de commencer un master dans le même domaine à Lausanne en Suisse et de faire un second échange à Puebla, au Mexique. Armé de mes expériences de voyage, je suis maintenant prêt à rentrer dans ce "marché du travail" !