Colombie-Octobre 2009-Le cartel de Cali

Je suis arrivé à 13h30 à Bogota, comme prévu, après une escale à Panama city. Malheureusement, elle était trop courte, je ne pouvais sortir de l'aéroport...c'est frustrant d'être dans un pays qu'on ne connait pas et de ne pas pouvoir sortir et visiter un peu!
Mexico-Panama: 3h30 puis Panama-Bogota: 1h15. En fait Panama city est le point de départ de tous les vols de la compagnie panaméenne, la plus grande compagnie latine américaine: Coppa Airlines.
A l'aéroport de Mexico, j'achète un livre sur le Cartel de Cali et le frères Rodriguez Arejuelo, le second plus grand cartel de drogue de Colombie après celui de Pablo Escobar. Je lis le livre dans l'avion pour m'imprégner un peu du pays, c'est intéressant. Les deux frères sont maintenant emprisonnés dans une prison américaine. Selon certaines estimations, le Cartel de Cali, dans sa période florissante, a contrôlé jusqu'à 80% des exportations de cocaïne de Colombie vers les États-Unis. Il a été démantelé en 1995. Thomas Constantine, le chef de la DEA le considère même comme le plus grand et plus puissant syndicat du crime que l'on ai jamais connu » Il est dit qu'il contrôlait plus de 90% du marché mondial de cocaïne et est responsable de la croissance du marché en Europe. En 1996 on dit que le cartel a accumulé un revenu de 7 milliard seulement aux États-Unis.
Apparemment, le groupe a commencé ses pratiques illégales dans le kidnapping. Deux Suisses, un diplomate et un étudiant leur permette d' obtenir 700 000 dollars de rançon. De cet argent va découler la création de la plus grande organisation de narco-trafficants du monde. Il commencent avec la marijuana mais se tourne très vite vers le trafic de cocaïne, bien plus lucratif.
Au début des années 70, le cartel envoie Helmer "Pacho" Herrera à New York City pour créer un centre de distribution. A ce moment, la DEA (United States Drug Enforcement Administration) ne cherche pas encore la cocaïne et se concentre davantage sur l'héroïne. La cocaïne est encore considéré comme ne créant pas de dépendance et ne provocant pas de crimes ou d'admission dans les hôpitaux en urgence .
Ce laxisme permit ainsi au groupe de prospérer rapidement en envoyant des avions directement (!) et de se développer et s'organiser en cellules multiples qui opèrent indépendamment. Chaque action doit toutefois être reportée à un manager qui ensuite le reporte a Cali. Il était composé de plusieurs hommes d'affaires légitimes et de maints entrepreneurs.
Cette structure en cellules indépendante différencie le cartel de Cali de celui de Medellín, où il y avait un leader central, Pablo Escobar. Une seconde différence majeur est que Pablo Escobar est parti en guerre contre le gouvernement Colombien, en s'engageant dans le « narco-terrorism », alors que le cartel de Cali cherchait à soudoyer et faire des faveurs aux membres du gouvernements."we don't kill judges, we buy them." On pense même que Miguel Orejuela versait de l'argent a un certain moment à pas moins de 2800 personnes, allant du policier, chauffeur de taxi jusqu'aux membres du gouvernement.
Pendant un certain temps, il y a eu une certaine entente entre les deux cartels, ils se sont séparés les villes: Floride pour Medellín (voir le film Cocaïne Cowboys) et NYC pour Cali. Ils ont même travaillés ensemble pour stabiliser les prix, la production et les fret de cocaïne. Trois années plus tard, cela ne pouvait plus durer: un membre du cartel de Medellín est venu vendre a NYC, et la guerre commença.
Le cartel fut ensuite l'ennemi numéro 1 de celui de Pablo Escobar, dans la ville voisine de Medellín. Il ont même fondés Los Pepes (Perseguidos por Pablo Escobar), milice parallèle qui a le plus largement contribué à la chute de Pablo Escobar, qu’ils auraient financé à hauteur de 2,5 millions de dollars mensuels. Le groupe va donc travailler avec les autorités chargées de démanteler le cartel de Escobar(Bloque de Busqueda ). Il sera responsable de la mort de 60 membres ou associés du cartel de Medellín.
Mais cet action va se retourner contre eux peu de temps après puisque bien placés pour savoir que le filet se resserrait autour d’Escobar et conscients que les projecteurs se tourneraient bientôt vers eux, une centaine de membres de la fédération ont étudié un moyen d’éviter que les 3 000 hommes du Bloque de Busqueda, avec l’appui de ceux de la DEA, ne se "recyclent" contre Cali ou, dans cette éventualité, de limiter les dégâts.
Après la mort de ce dernier, les chefs du cartel de Cali vont donc adopter un profil bas. Ils ont momentanément cessé de s’ afficher dans les grands restaurants et discothèques de la ville. Des drapeaux blancs ont surgi, déployés aux façades des pharmacies du réseau La Rebaja, dont les Rodriguez Orejuela. A la suite d’un lobbying intense à coups, vraisemblablement, de menaces et de pots-de-vin, le cartel allait d’abord éviter un premier obstacle en faisant échouer au Congrès un projet visant à interdire la transmission par héritage des biens d’un délinquant décédé.
L'organisation faisait en sorte que tout membre de celle-ci, ou qu'il se trouve ai de la famille en Colombie, afin d'avoir un contrôle sur eux. Les membres de la famille étaient en quelque sorte l'assurance que les membres allaient payer a temps, ils n'hésiteraient pas a tuer si il y avait un problème. Mon ami Gustavo m'a d'ailleurs dit que à beaucoup d'endroits ou il était allé, en Chine aussi, il avait rencontré des Colombiens de Cali.
Il est dit aussi que le cartel a créé un horrible groupe qui s'apelle le grupos de limpieza social qui avait pour but de tuer les des prostituées, enfants des rues, voleurs, homosexuel et sans abris(!) en laissant sur leur corps des messages comme « Cali propre, Cali beau ». Les corps se retrouvaient dans la Riviere Cauca, qui se fera appeler plus tard la Rivière des morts.
Le cartel était aussi très présent dans le contre espionnage et a souvent mis sur ecoute la DEA et les officiels colombiens et même l'ambassade américaine et le ministère de la défense de Colombie à Bogotá.
Il utilise aussi des « Narcosub », afin de faire passer la drogue sous l'eau. Voir absolument le reportage suivant : http://www.vbs.tv/watch/motherboard/colombian-narcosubs--2
En effet, perdant de plus en plus de bénéfices en devant faire passer la drogue par le Mexique, les Colombien redoublent d'imagination pour pouvoir faire arriver la cocaïne directement en terre promise. La cote pacifique précolombienne est parfaite pour les narco trafiquant: milliers de kilomètres de rivières vaseuses dans la jungle leur permettent de cacher des ateliers construisant en 1 an ces sous marins coutant environ 1 million de dollars et qui normalement ne vont servir qu'une fois! L'investissement est très rentable, puisque un kilo de cocaïne coute 25 000 dollars aux États-Unis: un chargement de 7 tonnes donne donc un profit de 175 millions de dollars!!! Les autorités se demande quand même comment font les trafiquants pour amener tout le matériel qui peut être très lourd et gros aussi loin dans la jungle. Le reportage dont je parle plus haut l'explique bien.
Le U.S. Homeland Security estime que les sous marins constituent maintenant 32% de tout le flow de cocaïne allant aux US. Les gardes cotes disent que les narco trafiquants on même mis au point un système de logistique très élaboré: des bateaux de pêche stationnés sur le chemin préviennent l'équipage en cas de présence de la police, leur fournisse nourriture, eau, essence afin qu'ils évitent les cotes. Les gardes cote américains sont en train de mettre au point des détecteur de bruit dans l'océan pour détecter ces sous-marins.
Quand les bateaux se font arrêter, l'équipage peut le couler très rapidement afin de leur éviter de se faire arrêter et d'aller en prison. La justice américaine veut mettre au point une loi interdisant cela.

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Grand et heureux de vivre, j'ai décidé d'allier études et voyages au maximum: je suis parti faire un bachelor en Managment à Montréal où j'ai fait un premier échange en Chine. Puis j'ai pris une année sabbatique pour voyager (Inde, Australie, Nouvelle Zélande, Malaisie...)avant de commencer un master dans le même domaine à Lausanne en Suisse et de faire un second échange à Puebla, au Mexique. Armé de mes expériences de voyage, je suis maintenant prêt à rentrer dans ce "marché du travail" !