Canton 2006- La vie quotidienne sur un campus chinois.

Le shopping est fait, j’ai un téléphone, je suis bien installé dans ma suite de luxe, il est maintenant temps d’aller à l’école. C’est quand même pour cela que je suis venu. Les cours sont intéressants, mais je pense qu’ils le seraient davantage si j’arrivais à comprendre leur accent catastrophique. Comment un chinois avec un anglais si catastrophique peut-il enseigner dans la meilleure université du sud de la Chine? En voyant le niveau d’anglais de mes camarades de classe, j’ai été très étonné d’apprendre que l’université Sun Yat Sen, ou ZhongShan DaXue en chinois, est une des universités chinoises les plus réputées dans le domaine du commerce international en Chine. Sur 50 élèves, seulement 5 parlent un anglais courant, alors qu’ils étudient tous l’anglais depuis qu’ils ont dix ans! Mon niveau de chinois, après une année d’étude intensive, est presque le même que leur niveau d’anglais…Les étudiants étudient vraiment beaucoup, et sont très stressés, car sur eux repose tout l’honneur de la famille qui envoie leur enfant unique dans une grande université. C’est très strict, les absences sont comptées, et au bout d’un certain nombre, on peut être viré du cours. Je vais donc quand même être un minimum sérieux.
Je vis donc ma vie d’étudiant, je vais à l’école, ramène des petites chinoises de ma classe à leur dortoir sur l’arrière de mon vélo après les cours (c’est une pratique très courante ici), je mange avec mes camarades de classe, j’essaie de les voir le plus possible, je communique seulement par textos qui est le principal moyen de communication ici. Mais je ne trouve pas vraiment de bon ami, avec qui je passerais beaucoup de temps; c’est toujours forcé quand je les vois. Je me heurte toujours à leur manque d’esprit critique et de discussions intéressantes. Et le problème vient beaucoup de la langue : il y en a très peu qui parlent un anglais suffisant pour pouvoir partager beaucoup de choses. On a du mal à s’imaginer, mais pour eux apprendre l’anglais c’est comme pour nous apprendre le chinois, ce n’est pas facile. De plus, ils ne disent jamais non, ou ils ne disent jamais quand ils ne comprennent pas, ils font semblent de comprendre! C’est marrant, car parfois il répondent n’importe quoi…Ou alors je leur parle pendant dix minutes et je me rends compte plus tard qu’ils n'ont rien compris du tout…Maintenant j’arrive un peu mieux à voir quand ils ne comprennent pas et ne m’obstine pas à continuer de parler.
Je fais des progrès en chinois, j’arrive à avoir une conversation basique maintenant, mais je me suis rendu compte d’une chose : le chinois est ,je pense, l’une des seules langues du monde qui est plus facile…ou plutôt moins difficile à parler qu’à comprendre…C’est tellement dur de comprendre, car même si les gens me parlent en mandarin, ils ont tous un léger petit accent, tous différent les uns des autres. Grâce a mon cours de chinois à Montréal, j’arrive maintenant à envoyer des textos en caractères! Certes, je ne philosophe pas, mais je connais les caractères de base, bien suffisant pour inviter quelqu’un à manger…C’est trop la classe! Le problème c’est qu’on me répond en caractère et là……Si j’ai pas un chinois à coté de moi pour traduire, je ne comprend rien ( je connais peut être 200 caractères, sur 3000…donc j’ai encore un petit effort à faire!)
Ainsi, ils m’appellent rarement pour faire des activités, comme jouer au badminton ou aller manger ensemble, car ils ont peur de me déranger, et que je dise non. Car étant très impoli de dire non et il ne veulent pas me mettre dans cette situation (c’est un ami chinois qui m’a expliqué cela vers la fin de mon séjour). Je m’entraîne avec l’équipe de basket de l’université, je rencontre quand même beaucoup de gens.

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Grand et heureux de vivre, j'ai décidé d'allier études et voyages au maximum: je suis parti faire un bachelor en Managment à Montréal où j'ai fait un premier échange en Chine. Puis j'ai pris une année sabbatique pour voyager (Inde, Australie, Nouvelle Zélande, Malaisie...)avant de commencer un master dans le même domaine à Lausanne en Suisse et de faire un second échange à Puebla, au Mexique. Armé de mes expériences de voyage, je suis maintenant prêt à rentrer dans ce "marché du travail" !