Le Vendredi 19 Mai, après les cours, nous sommes partis en direction du Yunnan, région au sud ouest de la Chine, dans l’objectif d’atteindre la frontière avec le Tibet, dans la ville de Deqin. (Il faut un visa qui coûte environ 100 euros pour entrer au Tibet). Nous partons à 14h30, pour….25heures de train! Première fois de ma vie que je prends le train pour une si longue distance. Je m’attendais à un calvaire, mais finalement cela a passé vite ( train couchette, lit très propre et étonnamment long…!Nous avions des bonnes réserves de nourriture et de bière (!). Notre équipe était constituée de mon ami chinois, toujours le même, Seeth, de Marc Elie ( de HEC Montréal) et de sa copine.
Après avoir passé Shilin ( forêt de pierre en chinois), où des pierres d’une forme particulière sont dispersées à perte de vue sur le sol aride, elle donnent l’impression d’être tombées du ciel, nous arrivons à Kunming, la capitale de cette province. Nous prenons un second bus ( cinq heures, et là ce fut plus laborieux, car nous étions assis ) pour arriver à minuit à Dali, une ville touristique très connue. Comme d’habitude, nous improvisons pour la recherche de l’hôtel. Le lendemain, nous visitons la ville, très belle en soit : petites maisons traditionnelles, entourée d’une muraille liée par quatre temples dans chaque coin, mais gâchée par le fait qu’il y ait des hordes de touristes chinois : tous casquettes de la même couleur, le chef a un drapeau de la couleur de la casquette (car il y a des dizaines de groupes). Tout le monde le suit, ils ont tous leur appareil photo au cou et déambulent tranquillement dans des rues truffées de magasins à touristes. De même, la propreté anormale de cette ville est un peu troublante et donne une allure superficielle au décor. L’après midi, nous prenons le télésiège qui monte dans la montagne avoisinante et longeons toute la montagne sur un flanc sur une distance de vingt kilomètres. Le paysage est magnifique, il y a un lac en bas, et la route est très sinueuse. Ayant au pied des chaussures chinoises à 1 euros, car je n’avais pas prévu la longueur de la promenade, que l’on pourrait finalement appeler trek, je vous laisse imaginer l’état de mes pieds!
En fin d’après midi, nous partons pour Lijiang, une ville dont tous les chinois disent du bien, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous y trouvons un petit hôtel pas cher, puis après une bonne nuit de repos, nous visitons la ville, très mignonne, mais encore très touristique. En fait, toutes les villes dont les Chinois parlent beaucoup en disant que c’est vraiment bien et beau, c’est ce genre de ville touristique puante où on paie un riz frit 15 kuai au lieu de 5. Nous l’avons très vite compris et partons très vite en direction de Hutiao Xia (les gorges du saut du tigre, en français, les gorges les plus profondes de Chine : 3900 mètres de dénivelé). Des habitants chinois du coin nous attendent à la sortie du bus, pour nous proposer de rentrer à moitié prix, car ils connaissent un raccourci. Nous acceptons l’offre, après d’amples négociations sur le prix. Qu' est ce qui nous prouve que c’est vrai? Nous sommes opportunistes, et au lieu de donner de l’argent au gouvernement qui en a déjà trop, nous préférons aider ces deux pauvres gars qui ont l’air honnêtes, bien qu’ils nous fassent faire quelque chose de malhonnête.
Nous arrivons donc dans la première auberge à la tombé de la nuit. Nous y rencontrons un québécois et un australien (qui se joindront à nous pour la randonnée du lendemain), commandons de la bonne nouriture et apprécions la soirée avant le grand départ dans les gorges et la randonnée de 23 kilomètres qui nous attend le lendemain.
Le matin nous partons de bonne heure, avec nos gros sacs de randonnée, bien lourds…! Normalement, les gens laissent
leur gros sac et paient pour qu’on les leur apporte à la fin, car on peut y accéder en voiture. Le début est fatal, une montée qui dure environ 1 heures, avec 30 virages, où on ne voit pas la fin! Heureusement, la vue au sommet ne nous fait pas regretter les litres de transpiration. Puis jusqu'à 16 heures, où nous faisons notre escale repas, en admirant la magnifique rivière en bas, surplombée par cette gigantesque montagne culminant à 5600 mètres d’altitude. Plus que le 
Mont blanc! Nous arrivons les jambes en compote, et les épaules déchirées par le sac. Le dodo fut plus que mérité!
Le lendemain matin, nous descendons jusqu'à la rivière (environ 40 minutes de descente et 1h20 de montée, avec des passages bien raides où il faut s’accrocher aux pierres) pour apprécier un rapide impressionnant au plus profond de la vallée.
L’après midi, nous louons un 4X4 avec un chauffeur , pour rejoindre Baishuitai, un lieu très difficilement descriptible. Paradisiaque : une rivière qui coule tout doucement le long de la montagne, et qui a formé des petits bassins très réguliers d’une couleur blanche, jaune magnifique. Nous prenons de petits chevaux pour monter en haut, puis trempons nous pieds dans l’eau des ces bassins sous un soleil d’azur éclairant de mille feux cette eau étonnamment 
transparente. Un des moments forts de mon voyage! Nous remontons dans la voiture en direction de sources d’eau chaude (où l’eau sort a environ 70 degrés!) à seulement 17 kilomètres de Zongdian ( ou Sheng li la) que nous voulons rejoindre le soir. Nous nous baignons pendant deux heures dans une grande piscine en pierre aménagée, où l’eau est à la même température qu’un bain. Quelle belle récompense après ce long périple! Nous ressortons les jambes lourdes, et les 200 marches à monter pour rejoindre la voiture furent bien longues…
Le lendemain, nous visitons de la ville de Shang li la ( qui signifie paradis sur terre)…Étant donnée la beauté du nom, je m’attendais à quelque chose de magnifique, et…pas du tout! En effet, dans le même style que Dali et Lijiang, elle n’impressionne guère. Mis à part le temple tibétain que nous visitons avec entrain. Cette partie du Yunnan est peuplée de 80% de tibétains. La différence entre les habitants des cette région et ceux de Canton est flagrante (et non, le chinois ne sont pas tous pareils!) : ici, ils sont beaucoup plus bronzés et moins bridés.
Le lendemain c’est le départ pour la dernière étape, Dequin, dans les contreforts du Tibet, qui était l’objectif de départ de notre
voyage. Et c’est parti pour 5 heures de bus! La route fait peur, nous passons à coté de précipices, mais les paysages sont magnifiques. Nous nous atteignons même un sommet à 4300 mètres d’altitude, où la neige se fait tout de même rare. Cette route est une des plus dangereuses de Chine et récemment, un minibus transportant des touristes est tombé dans un ravin, ce n’est pas très rassurant!
Nous arrivons a Sequin, (en vie), puis nous dirigeons directement dans une petite ville alentour recommandée par le Lonely Planet, avec une vue magnifique sur une imposante montagne enneigée et un petit temple tibétain, que nous découvrons à la tombée de la nuit. Après avoir fait brûler quinze bâtons d’encens allumés avec des branches de sapin (traditionnelle prière, il faut toujours les faire brûler 
par multiple de trois), nous trouvons à coté une petite maison, qui s’est improvisée ce soir comme restaurant. C’est une mini ferme : quelques plantations, trois cochons, un boeuf, et une maman et sa petite fille de 5 ans, mignonne comme tout, qui aidait déjà sa maman a préparer à manger! Elle nous fit une danse dans sa robe traditionnelle, devant ce décor magnifique, un grand moment aussi! La cuisine est sombre avec un poêle et une photo de Mao au mur, bien 
entendu. Partout en Chine, il y a des photos de Mao sur les murs, encore. Nous avons mangé ici un des meilleurs repas de notre vie, avec une saveur très spéciale donnée par l’environnement.
Le lendemain, retour à Shang li la en 4X4 cette fois. Ayant rencontré un couple franco-anglais et une chinoise voyageuse à l’auberge, nous pouvions nous permettre ce luxe à 7 personnes. Dérangés par la pluie, nous passons une journée à jouer au billard. Puis nous prenons un bus de nuit, pour retourner à Kunming, directement ( la ville où nous étions arrivé en train). Nous avons mis 14 heures en bus de nuit, avec couchettes; j’ai pas mal dormi, c’est passé très rapidement. Les paysages furent magnifiques : petits villages typiques sur des vallées avec des champs de différentes couleurs en dénivelé, comme sur les photos! J’essayais de me plonger dans l’ambiance d’un de ces petits villages reculés, ils avaient l’air vraiment magique et m’ont beaucoup rappelé l’ambiance des livres de Pearl Buck.
À Kunming, le cousin de mon ami chinois, qui habite cette ville vient nous chercher, puis nous emmener au Zoo, avec des animaux en liberté mais aussi des lions, tigres, pas en liberté, ceux la, on s’entend…L’après midi nous allons visiter des grottes avec des cascades, stalactites et stalagmite géants. Pas mal, mais vraiment trop de touristes encore une fois. Enfin, nous prenons le train le soir, a 21 heures, pour arriver a 21heures à Guangzhou le lendemain, avec beaucoup de souvenirs en mémoire!
Je retrouve mon grand appartement et mon confort. C’est très important en Chine d’avoir un chez-soi très agréable. La vie extérieure est tellement agressive qu’il est indispensable de se sentir bien à la maison, sinon, c’est insupportable!
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