Canton 2006- La vie sur le campus

Le lendemain matin, je vais faire les inscriptions : beaucoup de papiers, pour pas grand-chose, et c’est vraiment marrant car il y a une foule d’employés partout, et chacun a son rôle très précis et s' il y a trop de file d'attente à un poste, et qu’un employé est inoccupé, il est incapable d’aider! Il faut 3 personnes à un endroit où une suffirait probablement…Il faut bien créer de l’emploi pour tous ces gens. Ça aussi, je vais vite m’y habituer!

Puis je vais visiter le campus, il est vraiment très beau! Encore plus que lors de mon arrivée : beaux bâtiment dans un style très chinois partout, calme, tranquillité et vraiment très propre…Il y a des gardes partout (pas seulement aux entrées!), et j’en ai vu se balader en groupe de 20, en rang par deux et marchant comme des soldat, à un pas soutenu et régulier; ils sont très disciplinés…Ça fait vraiment bizarre!

J’ai mangé dans la cantine juste à coté de chez moi, la cantine numéro 1, une vraie expérience : on dirait vraiment une cantine communiste, des femmes servent la nourriture derrière des barreaux en échange de coupons de papiers (non, ils ne sont tout de même pas rationnés), et tout le monde est entassé dans la salle à manger, avec ses nouilles, riz ou autres choses bizarres dont il est difficile de déterminer la provenance dans des plats en fer avec des compartiments pour séparer les différents mets. Les filles françaises de mon groupe font des grimaces aussi bizarres que ce qu’il y a dans leur assiette. Il n’y a bien sûr que des baguettes, alors ce n’est pas facile de se remplir l’estomac, ça prend beaucoup de temps. J’ai vraiment du mal à les utiliser, et je sens le regard en coin de tous ces chinois qui nous entourent, ils nous regardent discrètement, et je sens vraiment qu’ils retiennent leurs rires. Peut-être n’est ce qu’une impression? Je suis pas très à l’aise en tout cas. Mais après quinze jours où je n’ai pas eu le choix, je peux enfin manger totalement naturellement avec les baguettes et me goinfrer : le secret est de ne pas hésiter à rapprocher sa tête de l’assiette afin de limiter les chances que le morceau ne tombe en chemin et aspirer fort sans hésiter à faire du bruit, pour les nouilles en particulier. Pour les bols de riz, il faut même le coller à la bouche et pousser avec les baguettes dans sa bouche! C’est comme ça qu’ils font les chinois pour manger du riz avec des baguettes. Vous pourrez essayer la prochaine fois! C’est la première et dernière fois que je mange dans cette cantine : ils ne servent ici que des plats préparés d’avance, qui stagnent, et ne sont vraiment pas appétissants. Après le premier repas, je me voyais mal parti ! Heureusement que j’ai découvert peu après la cantine numéro 2, puis 3, 4 et 5, ma préférée : ils y font le meilleur riz frit que j’aie jamais mangé : un gars vient entre 17h et 21 heures avec son gros howk , et des centaines d’œufs et tous les ingrédients pour faire cet excellent plat que l’on appelle «chao fan» ou riz cantonais. Je suis à Canton, le berceau de ce riz! Le gars travaille donc quatre heures, sans pause à faire son riz frit, il y a tout le temps une queue, mais ça vaut la peine d’attendre! Il transpire, il se donne à fond, on voit le désespoir dans son regard, il fait son riz frit, le meilleur du monde à mes yeux, machinalement, il ne se rend pas compte du talent qu’il a. Je vais donc presque tous les jours chercher ma barquette pour trois kuai, soit 30 centimes d’euros. Je lui en donnerais bien plus mais c’est difficile de parler avec lui à cause du bruit du gaz venant frapper le howk de toute sa puissance pour faire dorer ce riz et lui donner ses mille saveurs.

À coté de ce brave homme, un couple vient aussi aux mêmes heures préparer des «Jiaozi» vapeur. Avec des doigts d’une dextérité hors du commun, ils préparent des petits raviolis. Ils préparent d’abord la farce, un mélange de viande et d’herbes, excellent, puis la pâte, avant de venir. Sur place, avec leurs doigts de fée, ils fabriquent ces raviolis d’une façon si professionnelle! Eux ont davantage le sourire, je leur parle quand je viens les voir, ils sont contents de me voir et je leur dis à quel point j’aime ce qu’ils font. Ils sont vraiment touchants. J’aime autant leurs raviolis que le riz frit d’à coté! Ce que je prends souvent, c’est une assiette de dix raviolis que je trempe dans de la sauce soja avec un riz frit et un lait de soja. Le paradis alimentaire pour 0,8 euros! Et quand j’ai vraiment faim, je reprends une assiette de raviolis, pourquoi pas?

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Grand et heureux de vivre, j'ai décidé d'allier études et voyages au maximum: je suis parti faire un bachelor en Managment à Montréal où j'ai fait un premier échange en Chine. Puis j'ai pris une année sabbatique pour voyager (Inde, Australie, Nouvelle Zélande, Malaisie...)avant de commencer un master dans le même domaine à Lausanne en Suisse et de faire un second échange à Puebla, au Mexique. Armé de mes expériences de voyage, je suis maintenant prêt à rentrer dans ce "marché du travail" !